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Tous les hommes ont des schémas plein la tête.



Psychologie Cosmique

20-05-90 3/4


Tous les hommes ont des schémas plein la tête.

(Fin du 2/4)

Tiens ! Voilà un étrange paradoxe. Il a longtemps que je ne vous avais pas servi de paradoxe encombrant. Il n’y a pas d’autre façon de vivre et d’être.

(suite)

Et lorsque l’homme a compris qu’il faut arrêter de se battre avec les ombres, les illusions et les mirages, son esprit est libéré non seulement pour voir la lumière, mais pour être la lumière.

On ne peut donc pas aller vers la spiritualité si l’on imagine qu’il y a le ciel en haut et la terre en bas, qu’il y a le bon Dieu en haut et la matière en bas, s’il y a les bons et les mauvais, s’il y a le chaud et le froid, toutes les initiations et tous les grades. On ne peut aller vers la spiritualité que si l’on s’arrête de penser à propos de la spiritualité.

Tous les hommes ont des schémas plein la tête. Ils se font des schémas pour tout. Ils veulent devenir président, ils ont la recette ; premier ministre, ils ont la recette ; père dans un foyer, ils ont la recette. Et pourtant ces recettes ne veulent rien dire, la preuve c’est que vous êtes incapables d’en suivre les règles et vous vous plaignez sans arrêt que cette règle est trop dure ou impossible dans son application à cause de la société actuelle. Beaucoup de monde réclame le soir à la porte du bon Dieu et dise : « Tu dis que pour te rejoindre il faut méditer. Mais moi en travaillant huit heures par jour je ne peux pas méditer. Le matin je ne suis pas assez réveillé et le soir je suis déjà endormi parce que je suis fatigué. Alors comment veux-tu que je médite ? »

Si l’on imagine un Dieu qui aurait inventé cette loi, ce Dieu-là se trouve très embêté et il est tout à fait normal que ses enfants se rebellent. C’est normal, mauvais père, mauvais fils. Mais il se trouve que la vie, la loi, la réalité, toutes ces choses sont différentes. Dieu n’a pas dit : pour me rejoindre tu dois méditer pendant des heures, tu ne vas plus travailler qu’à temps partiel pour pouvoir méditer. Donc tu vas réduire ton salaire, donc tu donneras moins de nourriture à tes enfants. Et lorsque le père de famille fait le compte de tout ce dont il doit se priver et priver la famille au nom de Dieu, il trouve que ce Dieu est bien tyrannique et il l’abandonne.

Non seulement tu peux travailler huit heures mais aussi dix heures par jour et tu peux en même temps cultiver la plus grande des spiritualités. Comment cela se peut ?

Tout simplement en faisant de ton travail un acte de méditation, un acte de purification. Qui t’a dit que la méditation était toujours de s’asseoir dans un coin et penser à la lumière, à l’Éden et siroter de la plénitude comme d’autres sirotent du pastis ou du champagne.

La méditation peut être un acte très productif. Cela peut donc appartenir complètement au monde concret, un mental concret et par une attitude mentale en plein éveil. Chose que les hommes combattent puisque la méditation c’est, il leur semble, entrer dans un autre état, entrer dans un état second. Mais ce n’est rien de tout cela.

Entrer en méditation, c’est entrer dans une autre réalité. Ce n’est pas secouer le figuier jusqu’à ce que la figue de l’illumination tombe. Et pourtant c’est ce que font tous les méditants. Chaque jour ils secouent l’arbre, l’arbre de vie, jusqu’à ce que la pomme tombe et donne l’illumination. Mais le fruit ne tombe pas, le fruit n’est pas mûr et le disciple est déçu, et il critique cet arbre qui pourtant fait de son mieux.

Le problème n’est pas dans le fait que tu n’arrives pas à faire tomber la pomme de l’arbre. Le problème vient du fait que tu ne sais pas penser, tu ne sais pas ce qu’est la méditation, tu ne sais pas ce qu’est la conscience et que tu n’as vraiment pas réfléchi à ces choses et que tu acceptes tout ce que te disent les uns, les autres. Tu fais de tout cela une grande soupe qui ne te nourrit pas et tu deviens anémique.

Combien d’anémiques il y a dans la spiritualité, mon Dieu si vous saviez !
Combien de gens prient sans aucun globule rouge de ferveur, d’amour. Mais ils se disent il faut bien prier on ne sait jamais, je ne veux pas rater le wagon, je ne veux pas faire partie de ceux qui seront damnés. Pour ne pas être envoyé aux enfers je fais comme.

Il y a plein d’anémiques et c’est normal, parce qu’ils ne mettent ni le cœur, ni la tête à la bonne place. Ils ont peur, peur de rater le train, peur de rater l’initiation, peur d’être ensevelis dans le vieux monde et ne pouvoir réapparaître que dans des millénaires. Peur, peur, toujours peur.

Mais tu as peur de quoi ?
Réfléchis. Si tu crois à la vie de l’esprit, tu crois forcément à l’immortalité ! Alors de quoi as-tu peur ?

De continuer à appartenir à l’ancien monde et que donc en fait, véritablement au fond de toi, tu n’es pas si sûr que la survie existe, tu n’es pas si sûr que la mort quelque part ne puisse pas agir, exister et t’emporter. Il y a un doute, un immense doute. Ce qui fait que même si tu combats en toi la peur de la mort du corps, tu soulèves en toi la peur de la mort de l’esprit et c’est normal. Tout simplement, n’ayant pas la bonne conception de la mort et en écoutant ce que te disent les autres qui ont eu des expériences et qui font des affirmations, tu te dis : le corps meurt mais en fait je me réincarne. Et comme cette affirmation n’est pas tout à fait la bonne affirmation, la bonne idée, alors la peur demeure et te transporte ailleurs à un endroit où tu ne peux pas encore bien juger les choses et le monde de l’esprit. Alors, tu te mets à avoir peur du jugement, tu ne veux pas, surtout pas rester derrière lorsque l’on passera dans le nouveau monde, parce que tu as peur de ce sommeil qui risque de durer des siècles et qui va tomber sur toi, parce que pour toi c’est comme la mort.

Alors n’aie pas peur ni de l’ancien monde, ni du nouveau monde, ni du passage, ni du jugement. N’aie peur de rien et réfléchis comme il faut à propos de la mort. Tu verras que si tu réfléchis bien à propos de ce concept, que tu vas au fin fond de ton idée, tu n’auras plus peur, ni peur d’échouer en spiritualité, ni peur d’appartenir à l’ancien monde, ni peur de mourir sous les bombes s’il y a une guerre. Tu n’auras peur de rien, tu verras la vie et son mouvement et sa transformation.

Les gens viennent à la spiritualité avec une somme immense de fantaisie et d’illusion. Tout d’abord, il vaut mieux aimer Dieu que de ne pas l’aimer au cas où il existerait. Ensuite, lorsque l’on est assez convaincu de son existence, il y a le jugement et le nouveau monde qui vient. Alors il ne faut pas rater le train, il faut faire les efforts qu’il faut, monter les vibrations, développer les chakras pour appartenir à la nouvelle vague et avoir la chance de voir le Messie, le grand événement du siècle, n’est-ce pas !

On a fait de ce Messie une véritable star, et l’on attend le Messie comme on attendrait une grande idole sur la terre. Mais quelle erreur et quelle bassesse dans les sentiments, dans cette idée. Monopoliser les foules dans l’espoir de voir le Messie, d’accueillir le Messie est une immense bassesse. Ce n’est pas un acte de libération, au contraire, c’est un acte de superstition. Exactement comme un sorcier de tribu dirait à tous ses concitoyens : demain il va le grand esprit va venir et vous juger tous. Alors devant chaque case vous aller déposer des offrandes pour que le grand esprit soit content et qu’il demeure dans votre tribu.

C’est exactement le même comportement. Ce n’est pas parce que l’on va dire aux gens en présence des grands mots et parfois même des mots philosophiques que l’idée est plus évoluée que l’idée tribale. C’est la même. Simplement l’homme qui part en ville avec cravate et attaché caisse ne s’aperçoit pas toujours qu’il a un os en travers du nez ! Il préfère regarder simplement son attaché caisse et tout calculer avec sa machine à calculer ! Ouvrir son frigo et prendre un plat surgelé, ouvrir la télévision et regarder des films.

C’est une vie qui peut être comparée à une vie tribale. Celui de la tribu part aussi chaque matin dans la brousse gagner son pain. Il n’y va pas en cravate mais il y va avec la lance ou les flèches empoisonnées. Il y va chaque jour gagner son pain, comme l’homme blanc de la cité. Lui aussi chaque jour il va s’informer de la météo, il ira consulter le sorcier ou ses rhumatismes. Les deux hommes dans les mêmes cas vont faire les mêmes choses, poussés par les mêmes motivations, les mêmes désirs, les mêmes impératifs, les mêmes besoins, les mêmes peurs.

Alors que tu sois en cravate ou en pagne, tu es toujours le même homme, tu es toujours le même fils de Dieu, rempli de peurs, parce que tu ne sais pas qui est véritablement Dieu. Alors comme tu ne le sais pas tu te l’inventes et comme tu es comme un enfant, tu te l’inventes rempli d’autorité, de principes, de lois. Il n’y a que toi qui fais la mesure, parce que toi, à toi seul, mais toi tout entier tu es Dieu.

Alors tu n’as pas besoin d’un Dieu au-dessus de la tête qui pèse et qui mesure et qui décide d’enterrer ou de ressusciter. Tu es ce Dieu-là. Apprends à comprendre cette chose et à voir cette évidence. S’il le faut je casserais l’image de Dieu pour que tu comprennes, quitte à ce que tu me prennes pour un infidèle, un parjure. Ça m’est égal ce que tu penses, que tu viennes vers moi pour me rouer de coups parce qu’il te semble que je suis l’enfant du diable plutôt que celui de la lumière. Je vais détruire ton Dieu de toutes les manières possible et tu seras scandalisé. Et plus tu seras scandalisé et plus ta mort commencera, la mort de ta bêtise, la mort de ta limite, et chaque fois que tu mourras, tu vas renaître. Mais pour que tu renaisses il faut que tu nous fasses confiance, même si dans les premiers moments tu as envie de nous étrangler à cause de ce que nous disons. Même si tu as un bandeau sur les yeux et que tu ne sais pas vraiment où on t’emmène, aie foi en nous, fais confiance, laisse-toi guider petit à petit.

Mais pour que l’on puisse te guider, il faut que tu acceptes de vivre sans idée et c’est un acte très difficile, car au début, pour vivre, l’homme se fait plein d’idées. C’est normal, il a besoin de savoir ce qui est bon, ce qui est mauvais, quel est le bon poisson et le mauvais champignon. Mais pour ensuite changer de dimension, changer de peau, il faut qu’il apprenne à marcher dans le vide, et un vide qui est mental. Souvent on parle du funambule lorsque l’on pense à un initié qui va vers son initiation. On dit marcher sur la corde raide, c’est l’image que l’on emploie.

Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Qu’est-ce que cette épreuve du vide ?
Est-ce pour impressionner l’esprit, pour voir s’il est encore capable de terreur, de peur, de doute ? Non, ce n’est pas cela le symbole.

Le vide représente le vide mental. Je me suis fait un grand nombre d’idées pour arriver jusqu’à cet instant où mon intelligence peut exister, mais elle ne peut exister que si elle renaît dans le vide mental. Donc, il faut que pendant un certain temps j’abandonne toutes les conceptions, toutes les idées et si j’en ai quelques-unes, il faut que je fasse l’effort de ne pas m’y attacher, de ne pas y croire, faire acte de foi.

Dans ce vide mental, alors la vision de la réalité peut avoir lieu. Essayez de vous entraîner à ce vide mental. Ce n’est pas quelque chose de difficile. J’ai essayé en quelques mots de vous le décrire, mais je vais vous en dire un peu plus quant à la façon de l’obtenir.

Comment obtenir le vide mental, de façon à être une absolue ouverture et disponibilité pour regarder la réalité ?

Étrangement, car cela paraîtra étrange à plusieurs, le vide mental s’obtient par la purification des émotions. Par exemple, je ne peux aller vers la vision de Dieu, la vision de la réalité si donc je ne conçois plus rien à propos de ce qu’est Dieu et la lumière de Dieu. Mais pour ne plus rien concevoir à propos de ce qu’est Dieu, il ne faut plus que je sois émotionnellement agité par la peur de risquer la mort spirituelle, par la peur d’offenser un Dieu qui existe peut-être.

Donc cela repose sur une purification qui est d’abord tout émotionnelle, la peur, et il faut que l’homme arrache hors de lui cette peur s’il veut avoir une chance non seulement d’évoluer, mais aussi simplement d’être un homme. Ce qui le fait être la bête, c’est la peur, la peur de l’autre. On croit que les bandits sont des gens qui engendrent la peur. Mais en fait le bandit et l’assassin sont des êtres qui vivent dans une grande peur intérieure, énorme peur intérieure. Pour eux plus rien n’a de sens, de valeur, alors puisse que plus rien n’a de sens ni de valeur, ils sont capables de tout. Mais vivre sans le sens des valeurs cela conduit l’homme à une grande peur existentielle. C’est pour cela que le bandit est capable de tout, parce qu’il devient l’endroit de la peur la plus extrême, et cette peur se développe en horreur.

Ce qui ne veut pas dire que j’excuse tous les bandits et tous les assassins. Je ne cherche pas là une excuse à leurs actes. J’essaie simplement de démontrer que si l’homme reste au niveau de ses peurs, il peut à n’importe quel moment devenir un coupable, étrangler la maîtresse qu’il choyait tant.

Comment cela se fait ?

Ce matin je t’aime passionnément, je te fais l’amour ardemment, et ce soir je t’étrangle. Vous allez me dire c’est la passion. C’est la passion d’accord, mais ce sont des réponses toutes faites que tu me donnes là.

Alors je te demande qu’est-ce que la passion ?

La passion est un sentiment qui naît uniquement lorsque l’on a peur de perdre, perdre la personne qui nous plaît. Donc la passion n’est pas cette grande ardeur d’un sentiment exubérant et extraverti. Non, pas du tout. On confond toujours passion avec le feu d’une émotion intense. La passion est un sentiment, un sentiment assez fort certes, mais qui vit conjointement avec la peur de perdre l’objet que l’on désire. Et automatiquement, cette peur va rendre le sentiment ténébreux et capable de tout. Car sitôt que l’on va se sentir dessaisi, on va vouloir revendiquer la possession de l’objet avec force, ou bien on sera capable de le détruire ; s’il n’est pas pour moi, il ne sera à personne.

La peur c’est ce qui fait que l’homme bien souvent sera capable de devenir un diable. On pense souvent au concept mauvais, le mal. On dit souvent l’homme peut être mauvais comme si le mal existait. Mais qu’est-ce que le mal ?

Comme je vous l’ai dit : si le Dieu dont parlent les maîtres, le Dieu qui a construit toutes ces choses, si ce Dieu est un Dieu d’amour, il ne peut pas avoir inventé le mal, c’est impossible. Sinon, comme je l’ai dit si souvent, je serais le premier à me rebeller contre lui, à l’anéantir pour que vous soyez libres et heureux. Tous les Maîtres seraient contre lui. Donc le mal n’existe pas. Donc ce n’est pas la divinité ou la dualité du monde qui ont construit un mal pour éprouver les hommes, pour faire que les meilleurs gagnent.

Quel est ce jeu ? Quel est ce Dieu qui prévoit que seuls les meilleurs pourront venir manger à sa table ? Un Dieu d’amour ne fait pas de sélection. Sans cesse les hommes se contredisent, d’un côté ils croient en un Dieu très chrétien qui pardonne tout et qui monte sur la croix sans aucun problème et de l’autre il voit des jugements, des châtiments, des karmas. Qu’est-ce que cette mayonnaise ?

Réfléchissez deux secondes et vous voyez bien que les choses ne vont pas comme cela. Alors arrêtez d’avaler des concepts mal formés et arrêtez d’en faire vos lois.

Comment interpréter la vie et la spiritualité ? Comment concevoir le bien et le mal et la position de l’homme face à ces deux énergies ?

Il faut comprendre que le bien et le mal, en tant que tel, n’existent pas dans l’univers. Il n’y a aucun maître, aucun Dieu, qui s’est creusé la cervelle pour inventer spécialement pour les hommes un bien et un mal afin de poivrer l’existence. Pas du tout. Alors laisse tomber ce concept, arrête d’éprouver que Dieu t’éprouve, arrête de trouver que Dieu met ceci ou cela comme test sur ton chemin.

Donc, en imaginant plus qu’il y a un bien, un mal et des épreuves, tu élimines l’orgueil et tu deviens un homme de grande tempérance et à la juste vision. Comme quoi en éliminant un faux concept, on élimine en même temps tout une traînée de défauts, parce qu’un concept fait naître un grand nombre de comportements.

Donc qu’est-ce que le bien et le mal ?

S’il n’existe pas en tant que principe dans l’univers, il y a simplement deux énergies complémentaires de friction, et j’insiste là-dessus, pour engendrer le feu de la vie. Il y a d’un côté le moins et d’un côté le plus, mais cela ne veut pas dire que le plus est bon et que le moins est mauvais. Cela veut dire que leur charge électrique est différente. Comme un acuponcteur pourrait vous expliquer que dans le corps il y a une charge positive et une négative. Cela ne veut pas dire que le bras gauche est le mauvais bras et que le bras droit est le bon. C’est ce que l’homme construit comme schéma stupide lorsqu’il imagine qu’il y a le bon et le mauvais.

Donc, les énergies avec une certaine différence, par leur friction, permettent le feu de la vie, toute l’histoire de l’univers et il faut respecter cet acte, ça oui, c’est le plus grand acte d’amour.

Maintenant ce qui va produire un homme bon ou un homme mauvais, ce n’est pas le fait qu’un aveugle va mal interpréter les énergies négatives, ou que un peu plus évolué il va bien interpréter les énergies positives. C’est être encore dans l’absurdité du raisonnement. Les énergies négatives n’emmènent pas forcément l’homme vers le mal, vers l’assassinat, le vol, le viol.

Quelle est donc la définition du mal ?
Essaie de chercher avant que je te réponde. Je ne suis pas là pour étendre les grands linges de la philosophie et pour que tu repartes en te taillant, dans mon drap, un petit drap pour ta vie et ta maison. Au contraire, je suis là pour que tu te tisses ton propre drap, parce qu’on ne finit jamais de le tisser, il faut donc que tu commences un jour. Celui que tu emprunterais ne durerait pas. Alors commence à tisser ton drap, ton vêtement de gloire, celui dont parlait Jésus.

Qu’est donc que le mal ?

Le mal n’est pas une énergie en soi, un défaut en l’homme. Le mal est une résultante, un comportement qui jaillit hors de l’homme lorsqu’il est terrassé par la peur, toutes les peurs : la peur du lendemain, la peur de la mort, la peur de l’immensité du ciel, la peur de Dieu, la peur de soi et de vivre aussi. C’est la peur qui est à l’origine du mauvais comportement. C’est ce qui va faire que l’homme va s’orienter plus favorablement à être un bandit, un assassin, un voleur, un violeur ou un Saint homme. Le Saint homme est donc celui qui aura épuré sa peur.

Au début il épure sa peur en ayant confiance en Dieu. Il va se dire Dieu m’aime, il me regarde, il me protège. Donc il évacue sa peur et la remplace par l’assurance que Dieu le regarde et que Dieu le protège.

Puis, il se développe et il voit bien, que non seulement pour lui-même mais aussi pour les autres, Dieu n’est pas toujours là, il a comme des absences. Tiens dans tel cas il n’a pas protégé untel. Dans un autre cas, il n’a pas protégé la nation, il accable certains continents qui en plus d’être affamés sont inondés. Alors on ne comprend plus Dieu et celui qui avait vécu quelques incarnations grâce à la foi inconditionnelle se met à douter et il se réveille un jour athée.

Il est certain qu’il est plus intelligent qu’autrefois parce qu’il s’est défait d’une illusion encombrante, mais il n’est pas encore suffisamment pur pour voir la réalité. Ce qui fait que toutes ses incarnations intermédiaires sont très douloureuses à vivre, parce que l’homme est étiré entre deux mondes. Un monde qu’il ne veut plus parce que son intelligence est suffisamment développée pour ne plus accepter certaines choses, et un monde qu’il ne voit pas encore, qu’il ne peut même pas soupçonner. Alors il est simplement dans le vide, un vide intellectuel et métaphysique et c’est très bien.

Il ne faut pas avoir peur d’un monde qui quitte Dieu, qui renie Dieu. C’est très bien. Les mondes qui renient Dieu sont des mondes qui vont devenir meilleurs. Lorsque vous voyez des sociétés entières dirigées sur la base de l’athéisme, c’est très bien, c’est très favorable et c’est très bon.

Ce qui ne veut pas dire que les mondes qui ont existé avant, les civilisations qui ont été érigées sur la religion étaient des mauvais mondes. Je dis tout simplement, autant que l’homme connaît une enfance, la collectivité qui est l’humanité ou une civilisation connaît aussi son enfance, et de façon collective donc, une nation, une civilisation ou une humanité va passer par l’adoration pour avoir moins peur.

Le pas qui suit cette adoration est donc un pas de reniement. Je ne crois plus en Dieu parce que Dieu n’est pas si présent que ça. Dieu ne paraît pas vouloir aider les hommes, au contraire il les accable. Alors je ne peux pas croire en lui.

En fait, dès que l’homme doute de Dieu, il prépare sont individualité à exister. Dès qu’il renie Dieu, il prépare sa force à exister et plus que jamais il est en train de devenir la divinité. Parce qu’il n’est plus quelqu’un d’étranger, d’extérieur qui croit en un Dieu à l’extérieur, il commence à faire référence à sa propre force, à sa propre victoire, à sa propre capacité à être debout et de lutter.

À partir du moment où ses énergies se mettent en place, sa divinité commence à s’ouvrir. Et il ne passe pas beaucoup d’incarnations dans l’athéisme, car très vite l’âme en fait peut mettre la main sur cette personnalité, c’est très facile. Si Dieu n’existe plus alors Dieu peut exister. Mais il faut pour cela que l’ancien Dieu, celui de l’adoration soit brûlé, comme on brûle les épouvantails lors des grands feux de joie.

C’est cela que vous devez faire dans l’esprit. Ce n’est pas venir m’écouter et repartir avec plein d’informations. Ce n’est pas méditer sur votre chakra sacré ou sur votre plexus cardiaque. Ce n’est pas monter kundalini, ce n’est pas courir en Inde pour trouver un gourou, ce n’est pas méditer pendant des heures, ce n’est pas prier pendant des heures. Ce n’est pas regarder une lumière bleue au centre de la tête et la voir exploser pour être illuminé.

Évoluer c’est brûler tous les épouvantails, même celui de Dieu qui est le plus tenace et qui tient le plus longtemps. Pourquoi ?

Parce qu’il est le fantôme que Dieu permet aux hommes de s’inventer afin qu’ils n’aient pas trop peur dans les ténèbres, pour qu’ils aient une petite lanterne pour sortir de la matière.

Mais cela ne veut pas dire, parce que Dieu le permet, que la lanterne est la lumière de Dieu. À un moment donné il faut savoir quitter la lanterne, souffler la bougie et peu à peu les yeux vont s’ouvrir à la véritable lumière. Mais pour que les yeux s’ouvrent, les véritables yeux s’ouvrent, il faut que les faux yeux se soient fermés. Il s’agit donc là, de changer de dimension. Et comme je l’ai dit tout à l’heure, il n’est pas facile de quitter un monde que l’on connaît pour aller vers un monde dont on ne soupçonne encore rien. Et pourtant cet acte absolu de mort et de renaissances est le seul acte qui vous permettra de vous dire : je suis spirituel, j’ai fait quelque chose de spirituel dans ma vie.

Si on n’accepte pas de mourir, on ne fait rien de spirituel.

Je vous ai parlé beaucoup et de façon générale sur des concepts purement philosophiques et je n’aime pas parler uniquement de philosophie sans faire de rapport avec la vie au quotidien. C’est donc en analysant maintenant les applications d’un tel état d’esprit dans la vie au quotidien que je vais vous quitter.

Si d’un seul coup vous reniez Dieu, le Dieu dans lequel on croit, le Dieu que l’on aime, qu’allez-vous être demain ?

Celui qui n’a pas d’imagination va croire qu’il deviendra un être vide où simplement gagner sa vie deviendra l’acte quotidien, aller voir la famille, parler aux voisins. Il faut aussi un peu d’imagination en spiritualité, parce qu’avant que l’on découvre véritablement la lumière, l’imaginaire c’est ce qui permet plus ou moins de fermer l’endroit où l’on va et lorsque l’imaginaire est suffisamment élevé, on l’appelle alors inspiration, intuition.

Si demain vous êtes sans Dieu, que serez-vous dans la rue, face à celui qui est pauvre, qui est triste, face à vous-même, face à l’avenir ? Est-ce que vous allez devenir triste et froid sans aucun intérêt ?

C’est ce que l’homme sans intuition va conclure. Alors je te propose de réveiller un peu ton intuition.
Si le Dieu d’hier meurt, comment vas-tu improviser ta vie de demain ?

Tu vas pouvoir me dire : avec un Dieu que j’airai imaginé d’une meilleure manière. Certains me diront cela parce qu’ils ne seront pas capables d’autre chose. Et c’est ce qu’ils font si souvent dans la spiritualité. Beaucoup de disciples se moquent des bonnes sœurs et des curés, mais en fait ils sont tout autant bonne sœur et curé lorsqu’ils se mettent à méditer et qu’ils prient Dieu pour qu’il leur montre le chemin, avoir telle ou telle place dans le travail, pour ceci ou pour cela. Et ils le font de manière très scientifique parce qu’ils ne font pas la prière du curé ou de la bonne sœur, ils font, eux, des visualisations. Et l’on retrouve encore le ridicule de l’homme avec l’attaché-case et l’homme de la tribu avec l’os dans le nez.

C’est la même chose. D’accord, tu visualises, mais tu fais les mêmes choses, tu réclames les mêmes choses, ton intention est la même, ta peur est la même. Alors ne viens pas me dire avec des nouvelles techniques que ton Dieu est meilleur, que ta démarche est plus élevée. Non. Non pas du tout. Tu marches toujours dans des chaussures aussi étroites même si elles ont un beau vernis.

Tu ne voulais plus des sabots, tu trouvais ça laid, mais des chaussures plus étroites c’est peut-être un peu plus beau, mais ça fait un peu plus souffrir. Ce qui fait que lorsque tu fais tes visualisations, tu es très étonné qu’aucune n’arrive, qu’aucune ne s’exécute. Tu te dis : les curés prient et ils n’obtiennent rien, moi je visualise et je n’obtiens rien, qu’est-ce qu’il faut faire alors, comment s’y prendre ?

Cela veut dire donc que dès demain, si tu es un être sans Dieu, ton devoir sera d’être Dieu tout simplement. Si je te dis : sois sans Dieu, cela ne veut pas dire : sois sans rien. Cela veut dire : sois Dieu.

Dans le concept, tu ne dois pas faire de Dieu une valise de voyage, une couverture de protection, une chaumière où aller s’abriter, une corne d’abondance dans laquelle aller puiser de l’or, de l’argent. Tu dois être Dieu. Et à partir du moment où tu es Dieu, alors Dieu existe pour les autres sur la terre, et toi tu deviens la corne d’abondance, la chaumière qui abrite.

Alors je vais te dire cette vérité, tu l’acceptes ou tu la refuses.
En tant que Dieu, Dieu n’existe pas. C’est pourquoi je t’ai dit si souvent : ne crois plus en Dieu, il n’existe pas. Sois Dieu, et de cette manière il va exister sur la terre, il va être incarné par toi sur la terre pour tous les autres hommes. C’est là que Dieu existe, c’est le moment où l’homme ne croit plus en Dieu que Dieu existe. Il permet donc à ce moment-là à chaque homme d’approcher Dieu, de toucher Dieu, d’embrasser Dieu, d’être aimé, d’être regardé par Dieu.

Il faut que dans ton esprit tu arraches cette conception que Dieu est comme une grande aura autour de la terre et qu’il tient compte de tout, qu’il comptabilise tout, qu’il est le début et la fin de quelque chose.

Dieu est celui qui s’est endormi dans la matière. Il n’est donc plus au ciel et depuis longtemps, très longtemps. Il ne peut pas être partout à la fois, quoi que tu en penses. Il ne peut pas être un petit bout au ciel pour être Dieu le père, et être un petit bout dans la matière pour être tous les hommes et tout ce qui existe. Ou il est au ciel, ou il est dans la matière, ou il est nulle part.

Alors, tout ce que l’on t’enseigne veut dire quoi ?
Toutes ces théories à propos de la divinité, cela veut dire quoi ?

Cela veut dire que dans le cosmos il y a une différence entre eux. Parler de Dieu et parler des composants de Dieu et lorsque tu t’instruis à propos de l’ésotérisme, tu ne t’instruis pas à propos de Dieu, mais de ses composants. Tu t’instruis à propos d’entités qui sont parvenues à un certain stade d’évolution pour incarner tel ou tel aspect de l’esprit de Dieu et le rayonner. Mais cela ne veut pas dire que Dieu est telle ou telle entité. Que Dieu est descendu pour être l’Archange Gabriel ou Michaël. C’est tout le contraire. C’est l’Archange Gabriel, qui parce qu’il est l’Archange Gabriel, permet à la part de lumière, qui passe hors de lui, de passer à travers lui et qui permet à d’autres hommes d’être bénits, protégés, surveillés.

Lorsque l’on se trouve dans le cosmos, il faut donc penser que le Dieu que tous les hommes cherchent est un Dieu qui dort et non pas un Dieu qui fait ses comptes à Shamballa. Ceux qui font les comptes à Shamballa sont les Maîtres et les Koumaras. Ce sont des êtres qui ont évolué, qui sont devenus la divinité bien sûr, mais ce sont des êtres.