Psychologie Cosmique
09-06-89 1/2
Qu’est-ce que le plan attend du disciple ?
S’individualiser.
Question : Voilà une longue conversation en perspective. Mais avant de la commencer, je vous souhaite la bienvenue, non seulement au cœur de ma parole, mais aussi au creux de mon cœur, pour que cette communication ne soit pas d’esprit à esprit, mais soit, plutôt, quelque chose qui aille réveiller votre vibration principale, que l’on peut appeler votre feu de vie par exemple. Donc, comme je le dis au début de chaque conversation, surtout ne me prenez pas pour un guide qui a pour but et pour volonté d’enseigner les peuples, un village ou un pays. Ce n’est pas du tout mon intention. Je ne suis pas là pour apporter quelque chose qui doit définir une nouvelle sagesse, qui doit constituer un nouveau monde. Tout au plus si je suis là, c’est pour apporter à ma manière, car il s’agit bien de cela, il s’agit de ma manière, et ma manière ne regarde que moi, tandis que d’autres frères œuvreront d’une manière différente, donc à ma manière, ce que j’essaie, c’est simplement apporter une étincelle si cette étincelle peut être reçue.
Je n’ai absolument pas l’ambition de vous enseigner. Comme je le dis si souvent, je ne veux pas enseigner. Je ne prétends même pas pouvoir enseigner qui que ce soit. Tout simplement parce que la vérité profonde, ce que l’on appelle la sagesse ne peut pas être enseignée. Il est impossible de dire à quelqu’un la sagesse est ceci, la sagesse est cela, la vérité est ceci et cela que tu trouveras au bout de l’action si tu fais ceci et cela. La vérité ne peut pas être décrite, la sagesse ne peut pas être apportée, tout simplement parce que sagesse et vérité ne sont pas au-delà des mots et de l’intellect, mais parce que sagesse et vérité sont au-delà de l’endroit de la vie humaine et de la vie physique traditionnelle. Si donc vous voulez trouver la sagesse et la vérité, il n’est pas utile de venir m’écouter, vous ne la trouverez pas. Vous ne trouverez aucune sagesse, aucune vérité. Par contre vous trouverez en moi quelqu’un que l’on pourrait comparer à un personnage agressif, un personnage ambigu, combatif et combattant, qui veut arracher hors de l’homme tout ce qui l’empêche d’être lui-même. Lorsque je donne un enseignement, je ne vous donne pas quelque chose ou un matériel ou des principes auxquels vous devez croire. Je n’appuie pas mon travail sur la croyance et la référence. Tout ce que je donne, c’est simplement la possibilité pour vous-même de savoir vous dépouiller de vous-même. Maintenant, je vais répondre à la question posée en ce qui concerne l’évacuation de l’égo inférieur au profit de l’adombrement de la volonté de l’âme, qui elle suit parfaitement la volonté du plan, qui lui-même suit parfaitement le dessein de Dieu. Quand il s’agit donc de vouloir évoluer, de vouloir servir à quelque chose pour les autres hommes, pour un Maître ou pour Dieu, qu’est-ce que ce Maître ou ce Dieu attend de l’individu qui s’offre de la sorte ? Qu’est-ce que le plan attend du disciple ? Ce qui doit être visé en premier, pour que tout le reste existe, c’est la création en soi-même d’une certaine réalité. Autrement dit, le côté humain que le disciple de bonne volonté aura su développer ne va pas suffire pour devenir un agent exécutif du plan, ou pour être capable d’assumer une certaine responsabilité, ou d’émettre un certain rayonnement, qui sera capable à son tour d’effectuer certains changements ou exorcismes dans les archaïsmes des hommes. Ce que le disciple doit cultiver, en premier, avant les qualités nécessaires pour effectuer le service qu’il a choisi, c’est sa propre réalité intérieure. S’il n’a pas pris connaissance et créé une connexion avec la réalité intérieure, il ne va pas pouvoir effectuer tout ce que le plan attend de lui, non seulement le grand plan, mais encore moins le plus petit plan. Les grandes choses sont assez faciles à imaginer car elles correspondent à l’élan d’une vision, d’un idéal. Cependant, les petites choses qui doivent être faites, qui servent de base ou d’entrée du plan dans le monde, sont tout aussi importantes, car c’est le point de cristallisation du plan et du royaume qui ainsi peut un petit peu mieux s’implanter sur la terre. Donc le disciple saura apparemment très bien parler des grandeurs du plan, imaginer la grandeur de Dieu, faire des choses par générosité, mais lorsqu’il s’agira d’effectuer le royaume sur la terre et à l’encontre des principes même de la terre, le disciple risque de rencontrer certains problèmes, voire même échouer. Donc vis-à-vis du plan et de l’exécution du plan, ce qui est le plus compliqué à comprendre pour le disciple, c’est comment cristalliser tout ce bien dans une forme terrestre, dans une forme sociale, professionnelle, institutionnelle, etc. Là, est la grosse pierre d’achoppement. Le disciple a perdu son imagination et se trouve confronté à ce qu’il croit être bien, ce qu’il croit être mal, et tout le bien qu’il pense venant de Dieu se trouve confronté à tous les principes intérieurs du disciple. Il y a donc, les grands principes divins tels que l’amour, la paix, le partage, etc., et il y a les principes humains qui évoluent, qui changent et qui sont conditionnés par l’évolution d’une société, l’évolution d’une philosophie et d’une culture. Le travail du disciple sera de se défaire du conditionnement de cette société, d’une certaine idéologie que transporte la société, se défaire de la culture, pour n’être en vérité que le réceptacle des principes divins. Il lui faut donc se dépouiller de tous les arguments qui alimentent sa volonté personnelle, son statut personnel, sa vision, ses désirs, au profit des grands principes que l’on peut appeler divins, mais que nous, nous appelons les principes de liberté et de vérité, les principes de l’être. Quels sont donc les principes mineurs ou inférieurs dont le disciple doit se débarrasser s’il veut être adombré complètement par les principes majeurs, soit les principes du plan ? Le disciple doit d’abord se dépouiller de tout ce qui crée en lui une quelconque source de conflit vis-à-vis de l’énonciation de la vérité : « Est-ce que je vais employer la parole, ou est-ce que je vais employer le geste, la visualisation ?
Est-ce que je vais construire des groupes de méditation, ou est-ce que je ne vais rien dire, rien faire et simplement rayonner depuis ma maison ?
Qu’est-ce que le Maître fait, qu’est-ce que le guide souhaiterait ? » Lorsque le disciple a choisi, il se demande s’il doit le faire pour dix ou pour cent personnes. Est-ce que je le fais en étant humble ou en étant puissant, en forçant les autres ? Ainsi de suite, des questions de tout ordre s’éveillent dans son esprit. Lorsque le disciple est assailli par toutes ces questions, il fait le choix de ce qu’il croit être fait, suivant ses propres principes moraux, civiques et selon ce qu’il pense de ce qui est bien, recevable ou mauvais. On ne peut pas savoir ce que Dieu ou ce que le Maître espère faire à travers soi, si l’on va vers la volonté de Dieu, du Maître ou de la hiérarchie, avec les valises pleines de conditions. Même si vous allez vers la hiérarchie vous offrir pour faire un travail avec vos valises vides, de toute façon elles seront remplies de conditionnements, conditionnements de la société, des nécessités de la vie sociale ou culturelle, de la diplomatie. Il n’est donc pas nécessaire que vous-même vous chargiez les valises avec ce qu’il vous plaît de faire et comment il vous plaît de faire la chose. Vous devez absolument vous dépouiller des jugements que vous seriez capable de faire vis-à-vis de vous-même et de votre propre technique de travail, que ce soit pour faire du bien de façon publique ou de façon invisible. Vous devez simplement apprendre à laisser passer ce qui est essentiel, c’est-à-dire, avant tout, l’expression, et, lorsque l’expression sera tombée en vous, vous devez laisser cette expression choisir ses modes de manifestation. Lorsque vous voulez écarter la volonté de l’égo inférieur, (car c’est de cela qu’il s’agit), il ne suffit pas de s’ouvrir à la volonté de l’égo supérieur, du Maître ou de la hiérarchie, recevoir et décider comment cela doit être distribué. Vous devez faire un effacement qui va dans les deux sens. Vous devez vous abstraire suffisamment pour recevoir ce qui doit être fait ou dit et continuer cet effacement pour savoir comment cela doit être exprimé ou comment la chose a envie d’être manifestée. C’est-à-dire que, vous allez devoir être suffisamment absent pour que votre entité spirituelle puisse écouter ce dont l’autre, en face de vous, a besoin pour être persuadé ou pour être réveillé. Ceci, vous ne pouvez l’entendre et le comprendre que si vous faites une écoute vis-à-vis de la hiérarchie pour recevoir ce qui doit être dit, et une écoute vis-à-vis de celui qui doit recevoir pour savoir comment cela doit être dit. À ce moment-là, vous qui êtes l’intermédiaire, vous ne représentez plus qu’une gorge dans laquelle il y a un va-et-vient entre celui qui a besoin de recevoir et celui qui a prononcé. Vous n’êtes donc pas un transmetteur. Lorsque l’on veut devenir un disciple actif, il faut absolument évacuer les termes qui construisent de mauvais concepts. Le disciple dit souvent « je veux être un transmetteur de la lumière, un transmetteur de la volonté de Dieu. » Le mot n’est pas vraiment faux, mais il construit un concept qui très vite enferme l’individu dans une relation, ciel homme, complètement fausse. Le disciple n’est pas un transmetteur. C’est-à-dire qu’il n’est pas quelqu’un qui reçoit le haut et qui ensuite distribue vers le bas comme cela lui plaît et lui convient. Le disciple est simplement le lit de la rivière, la gorge de la rivière, l’antenne. Mais l’antenne n’est pas l’endroit où le programme est rendu audible. L’endroit où le programme est rendu audible est la radio et surtout le haut-parleur. L’antenne ne fait que recevoir l’onde. Le disciple est donc un être d’anéantissement. Celui qui n’est pas capable de s’anéantir ne peut pas travailler pour Dieu. Tout le monde veut travailler pour la hiérarchie. Tout le monde veut faire un acte de bonté, un acte lumineux, un acte nécessaire à quelqu’un. Tout le monde en est capable et Dieu merci c’est là-dessus que comptent énormément de guides et de Maîtres pour faire avancer les choses malgré les hommes. Cependant, puisque l’on m’a demandé comment être un disciple intelligent, un disciple actif et responsable, alors je dis, qu’avant tout, il faut être capable de s’anéantir soi-même, pour ne plus faire passer ses désirs, sa volonté ou sa vision de ce qui est bon pour les hommes. Il faut tuer toutes ces considérations et tous ces paramètres et être seulement le lit de la rivière. Comment s’y prendre ? Tout ce qui est divin, spirituel, et vérité, est très simple. C’est pour cela que l’homme n’arrive pas à appliquer ce qui est lumineux, divin et spirituel, parce que l’homme a la fâcheuse manie de tout compliquer, à cause de l’activité de son mental, de l’agitation de ses émotions. Ayant échafaudé des principes, des mesures, des paramètres, des tours et des contours, une chose qui est à l’origine très simple, devient extrêmement compliquée. Alors, ce qu’il faut, pour être un instrument de la lumière, c’est apprendre à être aussi simple que la lumière. Un disciple authentique n’est jamais un être compliqué, torturé parce qu’il doit faire, comment il doit le faire. Il arrive, il le fait. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien prévoir. Il faut prévoir ce qui appartient au monde de la prévoyance. C’est-à-dire savoir établir un minimum de bases pour que ce qui est en appartenance au monde matériel puisse s’effectuer. Mais le reste ne doit pas être un souci ni une préoccupation, ni tomber dans un prédéterminisme. Sinon, c’est comme si le disciple faisait le travail de Dieu, comme si Dieu n’était pas capable de le faire lui-même. Pour être donc un être d’anéantissement il n’est pas besoin de pratiquer des choses hautement spirituelles, de s’évertuer à faire mourir l’égo, ou de répéter des mantras, des phrases magiques, afin de mettre l’égo dans une petite cage, juste l’instant nécessaire, pour être disponible complètement pour la divinité. Lorsque l’égo réagit et qu’il a tendance à prévoir, à déterminer, à vouloir teinter la chose par sa propre volonté, il faut que le témoin spirituel qui est en vous, qui est votre capacité de regarder votre personnalité comme étant un double de vous-même, ait un grand sens de l’humour. Il n’y a que par l’humour que le détachement a lieu sans douleur. Il n’y a que par l’humour que le disciple finit par trouver la véritable simplicité qui lui permet non seulement de regarder le visage de Dieu, mais d’être disponible pour tous les hommes. Retrouvez le sens de l’humour. L’homme moderne, surtout l’homme européen, l’homme occidental, est complètement perdu dans les dédales de son mental. Il prévoit, projette, imagine, fait des calculs, des comptes, des tours et des détours, il a peur de ceci, de cela. Automatiquement, il crée dans son astral une aura qui n’est pas simplement prévoyante. Car en faisant ces choses, le disciple se dit : « Je ne fais qu’être un peu plus intelligent que les autres parce que moi, je prévois. » En fait, il le sera moins. Parce qu’à un moment où il va lui être réclamé l’intuition plutôt que l’intelligence intellectuelle, le disciple ne saura pas résoudre le problème, parce que l’intuition va être étouffée par l’épaisseur de son aura chargée d’une projection incessante de soucis mentaux. Donc, pour être un être simple, un être branché, comme vous dites vous-même, il faut apprendre, afin de recevoir, à être une coupe complètement vide. Ce qui ne veut pas dire que cette coupe doit être vide de toute existence, de toute tendance et de toute personnalité. Le vide dont je parle est complètement différent. Il s’agit de vider la personnalité ou ce que l’on appelle l’égo inférieur, de toute tendance inférieure, afin que l’égo supérieur puisse adombrer complètement l’être. Autrement dit, il faut petit à petit savoir évacuer les volontés inférieures pour n’être que l’incarnation de la volonté de l’âme, qui elle-même est l’incarnation de la volonté de la lignée initiatique à laquelle vous appartenez, soit à l’ashram, au temple. Ce temple est lui-même l’incarnation de la volonté du Maître qui initie ce temple, et le Maître est lui-même l’incarnation de la volonté du logos planétaire soit du Roi du monde qui anime la planète terre. Ce logos est à son tour l’incarnation de la volonté du logos solaire qui est lui-même la volonté d’un plus grand mystère, que les hommes appellent Dieu. Appelez ce concept supérieur comme vous voulez, peu importe, nous sommes de toute façon si loin de la vérité qu’un mot ne peut pas être plus faux qu’un autre. Pour l’homme qui vit sa condition humaine, lorsque l’on parle de service ou lorsque l’on parle d’initiation, il va s’agir d’être l’incarnation d’une volonté plus grande. Ce qui ne veut pas dire que l’homme a pour but d’incarner ou d’obéir uniquement à une volonté, à une loi, qui chaque fois vient d’un plan au-dessus de lui. L’homme n’a pas été conçu pour cela. L’homme n’a pas été fait pour obéir à une loi qui chaque fois se trouve au-dessus de lui. Pour comprendre ce qu’est la volonté de l’âme, du Maître, du plan, de Dieu, il faut s’interroger un instant sur la constitution occulte de l’homme et de l’univers entier. On ne peut pas comprendre le terme volonté, si l’on ne connaît pas la nature profonde de l’homme et de tout ce qui vit dans le cosmos. Pourquoi la volonté, et qu’est-ce que la volonté ? Lorsque l’on parle de volonté, notamment de la volonté de Dieu, les hommes imaginent très vite qu’il existe un certain nombre de principes, de critères ou de lois et que la misérable créature qui se trouve sur le sol de la terre doit se plier et obéir à ces principes, à ces lois. Et un beau jour, lorsque l’on a tourné toutes les pages de la vie et des incarnations sur la terre, arrive un jugement et ceux qui auront respecté la loi seront sauvés et ceux qui ne l’auront pas respectée seront envoyés en enfer. C’est ce que classiquement les esprits archaïques ou religieux, ce qui est la même chose, croient. Depuis que l’on a essayé de parler de Dieu on a toujours cité un Dieu comme étant supérieur aux hommes, comme étant à l’extérieur de l’homme, regardant et jugeant l’homme. À partir du moment où l’on dresse le portrait d’un tel Dieu, il est normal que l’homme sente qu’il doit obéir, exécuter les lois et se plier sous les châtiments de Dieu. C’est tout à fait logique. Cependant, la vérité ce n’est pas du tout cela, et celui qui veut devenir libre et contempler la lumière en face, doit se débarrasser des archaïsmes que je viens de citer. Qu’est-ce donc que la lumière, Dieu, et qu’est-ce que la volonté de Dieu ? La lumière est un état d’être, et Dieu qui est la lumière est donc aussi un état d’être. Cet état d’être est le fond naturel de chaque chose et ce fond naturel exprime sa vie à l’extérieur dans la manifestation en rapport direct avec ce qui caractérise son état d’être. Si l’on admet que toute chose est issue de Dieu, ou des hiérarchies créatrices, il faut aussi admettre que toute chose est de la même nature que Dieu ou de cet ange créateur, que toute chose contient la plénitude, l’éternité, et grâce au renouvellement et à la perpétuité, que toute chose contient la perfection, la vision de l’idéal, la beauté etc. Ce qui va donc être l’expression naturelle des choses ainsi créées, ce seront les qualités citées, plénitude, éternité, amour, perfection, bien-être etc. Ce qui, à un moment donné va comme diviser l’expression naturelle, c’est uniquement la cohabitation avec une donnée, qui ne devait pas être utilisée par les hommes de cette façon-là. Les choses profondément naturelles se trouvent déviées dans leurs expressions uniquement lorsque la créature se met à jauger et à juger ce qui lui plaît et ce qui ne lui plaît pas. Cette faculté n’est pas autre chose qu’une donnée mentale ou morale. Si l’homme ne vivait qu’avec son fond intérieur, il ne serait capable d’aucune distorsion de la lumière, capable d’aucune ombre, d’aucun mauvais geste qui va à l’encontre de l’ordre établi ou à l’encontre de Dieu. Par contre sitôt que l’homme a la liberté de se diriger lui-même, de faire ses propres choix, à partir de ce moment-là, en considérant le type de développement dont est capable le cerveau de la race que l’on considère, il faut s’attendre à ce qu’il y ait d’énormes distorsions, car ce qui plaît à l’homme, ce n’est pas forcément ce qui plaît à Dieu, et que nécessairement l’homme va faire ce qui est parfois à l’encontre de Dieu, ou à l’encontre des autres hommes. L’individualisation, la capacité de s’individualiser, est devenue l’objet de la chute, en tout cas l’objet de la séparativité. Lorsque l’homme s’incarne, il n’a donc pas d’autre but, dans un premier temps, que de créer son individualité. Pourquoi l’individualité et le besoin de s’individualiser ? Il y a donc Dieu en manifestation. Ce Dieu en manifestation est avant tout une conscience et comme je le dis souvent, une conscience et rien d’autre. Cette conscience trouve dans la manifestation la grande chance de perpétuer son feu vital. Il y a la conscience divine et le feu qui dynamise et perpétue cette conscience. Seulement il se trouve que ce feu ne peut être rencontré qu’à l’endroit où il est créé, donc dans la matière. Mais il ne faut pas croire que ce feu appartienne à la matière et que la matière soit à l’antipode de la conscience de Dieu. Pour avoir une vision à peu près juste, il faut que je spécifie que la matière elle-même n’existe et n’est créée que par contraction d’un certain nombre de particules de la conscience de Dieu. Donc, si l’on voulait savoir ce qui existait vraiment à l’origine de toute chose et à l’origine de l’univers, on se rendrait compte qu’il n’existait que de la conscience, et que, comme un enfant bouge dans le ventre de la mère, dans l’être qu’est Dieu, cette conscience vit et bouge de la même manière. À un moment de son sommeil (comme on le dit dans certaines religions ou dans certains textes sacrés) la vie de Dieu, l’être qu’est Dieu subit ce genre de secousses, l’enfantement. C’est grâce à cet enfantement de lui-même dans la matière qu’il se perpétue, en tant que Dieu éternel, en tant que fontaine de jouvence, en tant qu’énergie éternellement vibrante et vivante. Mais il ne peut connaître cette éternité qu’en passant au travers du renouvellement que permet l’enfantement. C’est pour cela que l’homme enfante. Étant donné que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, si l’homme enfante c’est bien parce que Dieu lui-même enfante et se trouve être enfanté. Sinon il n’y aurait aucun moyen pour la race humaine d’enfanter. Même si l’on est un ange, un Koumara extrêmement puissant et développé, on n’a à disposition que les lois qui existent dans l’univers et rien d’autre. Si l’incarnation existe sur la terre, c’est parce qu’elle existe aussi dans le cosmos. Si l’enfantement existe sur la terre, c’est qu’il existe aussi dans le cosmos, mais dans des dimensions et avec un sens complètement différent. Dans le premier pas de sa manifestation, Dieu s’incarne d’abord dans sa matière cosmique. C’est-à-dire qu’il fait un certain choix sur le nombre de particules qu’il va devoir sortir hors de lui-même, décentralisées de sa conscience. Il contracte ces particules de façon suffisamment dense pour créer un champ d’atomes, et dans ce champ d’atomes, il crée une matière qui puisse avoir un reflet jusque sur un plan physique. C’est sa première incarnation. Une partie de lui-même se transforme en matière et du principe divin qu’elle était à l’origine, principe que l’on pourrait qualifier de masculin, elle devient un principe divin féminin. C’est le premier couple. Mais l’univers ne s’arrête pas là. Il n’y a pas simplement le Dieu masculin et la déesse féminine dans l’univers. Il y a toutes les hiérarchies et à l’intérieur des hiérarchies toutes les créations possibles, tous les règnes manifestés. Après avoir fait le premier pas, Dieu va devoir se démultiplier et créer d’autres couples. Des couples qui ne vont pas nécessairement s’afficher en masculin et féminin, mais des couples d’allure androgyne comportant en eux-mêmes les pôles masculin et féminin et être l’endroit de création. C’est le cas du Koumara quand il s’agit de la création d’une planète. Lorsque l’on observe la création d’une planète, si l’on cherche l’équivalent féminin du logos ou du Koumara de la planète, on ne le trouvera jamais. On ne trouvera jamais la contre partie féminine du logos de la terre. Tout simplement parce que Koumara porte en lui les deux énergies et qu’il est capable d’être à la fois le mari et l’épouse. Ainsi, il peut être l’endroit de la création d’une humanité. Sans ce type d’androgyne, l’humanité créée serait un objet scindé en deux. C’est-à-dire que tout ce qui est féminin appartiendrait à l’épouse et tout ce qui est masculin appartiendrait à l’époux et les deux règnes vivraient complètement dissociés. C’est ce qui se passe lorsque l’on contemple la vie du premier couple, le Dieu esprit et la déesse matière. C’est parce que ce couple vit de façon bien séparée, que l’esprit se perpétue et la matière aussi. Lorsque ce couple n’est plus dissocié, qu’il redevient unique, c’est à ce moment-là que l’univers entier est dissous. Donc, pour qu’il y ait une base au cosmos, il faut que l’esprit de Dieu, que représente le pôle masculin, soit bien séparé de la vibration féminine, que représente la matière. Ce qui ne veut pas dire que les deux aspects de la vie doivent être vécus de façons différentes et séparées. C’est une loi qui doit s’effectuer pour que l’univers soit, et ne doit pas être vécu comme tel dans les appréciations philosophiques et spirituelles. Car, si le disciple vit dans une forme de séparativité, il ne pourra jamais atteindre en lui-même l’état d’androgyne, car, c’est en ayant atteint cette forme d’androgyne qu’il peut espérer découvrir l’unité divine. Il y a une distorsion entre la vie d’un occultiste qui étudie classiquement les lois de l’univers et la vie d’un disciple qui, lui, essaie de ressentir et d’aller vers l’esprit de Dieu. L’occultiste qui se contente d’étudier les lois de l’univers ne va pas savoir comment faire suffisamment la synthèse pour atteindre le même état de communion dont le mystique est capable. Nous comprenons parfaitement sa situation, car en étudiant l’application des lois et leur déroulement il est normal qu’il arrive à la conclusion que tout est séparé et tout contient une énergie de début et de fin. Si l’on regarde les énergies de la sorte on est obligé d’entrer dans des conceptions de début et de fin, de construction et de dissolution, de séparativité. Cependant il faut avoir une double vision, la vision de l’univers, et la vision du mouvement de la vie dans cet univers, et c’est complètement différent. Il est très difficile de trouver en un seul homme ces deux genres de vision, parce que l’homme a énormément de mal à être deux qualités à la fois. Il arrive parfois à développer suffisamment une qualité, par exemple, la compréhension des lois de l’univers, ou bien la capacité de communion avec l’esprit de Dieu, mais il arrive rarement à pouvoir concilier les deux tendances, parce qu’en apparence ces deux tendances sont complètement opposées. Celui qui est très mental et qui est capable de concevoir l’univers se dit : « Je ne vais pas pouvoir me lancer dans la foi, me lancer dans la prière, dans la contemplation, car ce sont des choses qui appartiennent au sixième rayon, aux gens de la religion. Cela appartient à ceux qui n’ont pas suffisamment de cerveau pour comprendre l’alchimie de Dieu et la magie de Dieu. » Ainsi, il avance dans l’étude, et lorsqu’il découvre des mystères ou des explications de certaines lois, il confond souvent cette joie qui lui vient dans la poitrine avec la joie de l’évolution comme s’il avait franchi un pas dans la conscience. En fait, ce n’est qu’une joie mentale qui vient de la découverte d’un mystère. Tandis que, celui qui est mystique, qui ne va peut-être pas avoir suffisamment d’intellect pour imaginer ce que sont les chakras, le logos planétaire, ou ce que sont les interventions de la hiérarchie, mais qui, en regardant une fleur, voit soudainement toute l’éclosion de la vie, pour celui-là, la vérité va se résumer, au fait, qu’il faut tout simplement contempler Dieu partout. Pour celui qui est à l’extérieur, qui n’est encore ni un occultiste, ni un mystique, et qui se demande gravement quelle voie il doit choisir, en regardant les autres vivre leur propre voie, son choix est très compliqué. Celui qui est hors du chemin est un être beaucoup plus tempéré, beaucoup plus objectif que celui qui est entré dans sa voie et qui se trouve déterminé par le conditionnement de la voie qu’il a choisie. Celui qui n’est donc entré nulle part est beaucoup plus pur intérieurement que celui qui a commencé à marcher quelque part, parce qu’il ne s’est pas fait d’idée sur ce qu’est la vérité. Il n’a bâti aucun dogme à propos de ce qu’est Dieu, de ce qu’est l’énergie ou la lumière, de ce que sont les étapes de l’initiation. Il n’existe aucun schéma, aucune étape, dans son mental. Il est simplement là et il dit à Dieu : « Tu vois je ne suis nulle part, je n’appartiens à aucun groupe, aucune église, si tu me veux, prends-moi comme je suis, mais je te préviens, je ne sais rien faire. » Ce sont ces disciples-là qui intéressent les Maîtres contrairement à ce que l’on pourrait penser. Car les gens qui ont quelques études ou un discernement vont penser que les disciples qui intéressent le plus les Maîtres sont ceux qui sont déjà dans la voie du mysticisme ou dans la voie de l’occultisme. En fait, les gens qui sont entrés dans leur voie respective ne sont pas des gens qui n’intéressent plus les Maîtres, mais ce sont des gens qui ne sont pas maniables par les Maîtres, car hors des conditionnements de leur voie, ils ne peuvent pas les toucher. Ici, se pose un immense problème, c’est que le Maître ne va pas pouvoir être entendu du disciple puisque le disciple fait un vacarme immense en se répétant à lui-même ce qui est bon, ce qui est mauvais, ce qui est faux, ce qui est vrai. Il entretient constamment sa propre voie qui lui dit : « La vérité c’est ceci, la vérité c’est cela. » Tant qu’il y a cette agitation mentale, le Maître ne peut pas toucher son disciple, même si ce disciple mérite de rencontrer son Maître. Donc, l’instrument même qui permet la construction du disciple, la construction de la grandeur, de la valeur de l’homme, est l’instrument même qui va retenir l’homme dans sa petitesse. Cet instrument c’est la spéculation mentale. Si l’on prend un individu qui est au début de ces incarnations, qui dispose donc de très peu d’éléments mentaux, il ne va pas être un individu dans le sens propre du mot. Il va, comme une fourmi, suivre la vague de vie dans laquelle il est plongé. Il va systématiquement faire ce que font les autres, suivre les autres, honorer ce qu’honorent les autres et renier ce que renient les autres. C’est un comportement qui se retrouve surtout au niveau social, notamment au niveau politique, de la mode, des idéologies. Il y a un effet de groupe et l’individu qui n’est pas suffisamment individualisé va, par influence, faire ce que fait le groupe. Il pense que ce qui est bien est ce que pense le plus grand nombre, alors il se range du côté du plus grand nombre. Une personne qui n’a pas assez d’individualité, qui ne connaît pas suffisamment l’état d’individualisation, est une personne qui vibre essentiellement sur le plan astral et qui monte très peu et seulement de temps en temps sur le plan mental. Pour que son évolution ait lieu, il va falloir que la personne apprenne à s’installer complètement sur le plan mental. À ce moment-là, et sur ce plan-là, sont alors largement expérimentées toutes les choses que l’individu veut, ou ne veut pas. C’est à ce niveau-là, que l’individu construit ses désirs, ses volontés, qu’il se cristallise pour constituer ce que l’on appelle véritablement une personnalité, avec ses tendances et surtout avec ses principes. Dès que l’individu est arrivé sur ce plan-là, étant donné qu’il y a cristallisation et fabrication de ces principes, plus qu’à un quelconque moment de son évolution, l’individu va dire : « Moi, je. » Lorsque vous rencontrez quelqu’un qui est cristallisé autour du “moi, je”, c’est le signe que cette personne est en train de construire son individualité et sa capacité à expérimenter l’individualisation. Au contraire de ce que pourraient penser certains disciples, il ne faut surtout pas casser l’élan d’individualisation de ces personnes. Ce serait briser toute leur capacité à continuer leur évolution. Autrement dit, il y a une porte étroite, une porte très difficile à passer au cours de la vie cosmique d’une âme. C’est la porte de l’humain et précisément la porte de son mental, donc, le moment où il devient une individualité. Le signe de l’infini est un 8 couché. Vous avez la conscience divine qui entre en incarnation et qui descend jusque dans la matière. Elle se trouve, à ce moment-là, au centre de l’infini à l’endroit où les deux cercles se rencontrent. Il y a descente dans un statut, un conditionnement que l’on appelle la nature humaine. C’est le point d’individualisation, de cristallisation de la conscience de Dieu. Pourquoi ce point est-il nécessaire ? La conscience de Dieu est une conscience un point c’est tout. C’est une conscience qui ne connaît pas de vie. Mais pour perpétuer son état, sa vie, cette conscience a besoin de ranimer son feu. Pour ranimer son feu, cette conscience doit descendre à l’endroit du feu, à l’endroit où, par contraction de particules de conscience, une énergie incroyable est créée. C’est l’endroit de la matière. Seulement pour vivre à l’endroit de cette matière, pour expérimenter les feux à l’endroit de cette matière, étant donné que cette matière est l’endroit de cristallisation, il va falloir que la conscience divine qui est une et une seule, se divise en diverses particules, qui vont ensuite s’incarner une à une dans des instruments apparemment distinctifs, et différents. Lorsque cette particule de la conscience divine se réveille dans son instrument, le grand “moi, je” de l’âme devient le petit “moi, je” de la psychologie et de la personnalité. Ce qui fait que toute vision de l’universalité et d’unité devient assez difficile pour l’individu. Car il n’a de notion d’unité que par rapport à sa propre vie, par rapport à ses propres feux, ses propres centres d’intérêts. Au moment où Dieu a atteint le stade humain et où il chemine lentement à travers l’individualisation humaine, il s’agit pour Dieu de savoir suffisamment bien intégrer les feux que contient la matière et de commencer sa libération. Donc, il n’existe pas d’évolution. Il n’est pas question d’évoluer sur la terre, il s’agit de venir prendre des feux. C’est ce qui vous est proposé lorsqu’au fur et à mesure des méditations et des initiations vous vous trouvez en contact avec la Kundalini et que vous devez apprendre à maîtriser, à répartir, à rayonner cette Kundalini. Et à partir de là, vous devez aussi apprendre à vous libérer de la matière. C’est ce que le disciple croit être son devoir d’évolution. Mais en fait il n’y a pas d’évolution à faire, il y a tout simplement un individu qui doit apprendre à réveiller les feux de la matière dans laquelle il est incarné afin que le Dieu, qui s’est incarné en lui, puisse se perpétuer, redécouvrir sa jeunesse et son éternité. Il n’y a rien d’ésotérique, il n’y a rien d’occulte. Lorsque l’individu imagine qu’il a été jeté dans la matière par un Dieu qui a eu la grande grâce de lui donner vie, que ce Dieu a inventé des lois, une case départ, une prison sur le parcours, pour celui qui imagine l’univers comme étant la construction d’un tel Dieu et la manifestation d’un tel jeu, forcément, l’évolution va être vécue comme un passage de souffrances, de douleurs, d’abnégations, de sacrifices et de martyres. Pour changer tous ces concepts, toutes ces tendances qui ne mènent nulle part, il faut que le disciple comprenne, qu’il n’existe aucun Dieu qui ait fabriqué un beau jour des enfants, qu’il aurait jeté ces enfants dans la matière et aurait décidé de jouer avec ces enfants à un jeu très malsain, un jeu où les enfants risquent de se perdre. Un jeu tellement malsain qu’il a, en plus des lois, inventé un diable qui tient l’homme par les pieds sur la terre et qui essaie de l’entraîner dans les enfers. Sitôt que le disciple imagine ce genre de vie, forcement, le tableau devient très obscur et pour un individu qui a atteint un mental suffisant, le jeu de Dieu devient inintéressant et de très mauvais goût. Nous ne pouvons rien dire contre ce genre d’athéisme qui est né dans l’esprit des gens développés et intelligents. Car ils ont absolument raison. Je dis que ce genre d’individu est beaucoup plus évolué que les mystiques et les religieux, car ils osent refuser un jeu qui n’est pas logique, un jeu qui ne peut pas être bon, faussé dès le départ, parce que le Dieu, qui est dit comme un Dieu très bon, a eu le mauvais goût d’inventer le diable. Donc, pour un esprit un peu équilibré, un peu logique, ce jeu-là est complètement inacceptable et il a parfaitement raison, car ce n’est pas la vérité. Ce qui est la vérité, c’est qu’il existe un Dieu, qui s’incarne, se projette dans la matière, descend une longue hiérarchie, ce qui lui permet d’atteindre le règne physique, et qu’à travers le règne physique, il trouve le moyen d’aller frotter sa conscience contre les feux de la matière. Exactement comme si vous, pour perpétuer votre vie, auriez besoin de creuser une mine pour aller trouver de l’uranium et que vous seriez capable de frotter votre conscience contre cet uranium pour en déclencher une énergie nucléaire. À ce moment-là, vous seriez remplis de vie, complètement renouvelé, et vous pourriez repartir pour un autre âge d’état d’être. C’est ce qui se passe pendant l’incarnation de Dieu. Donc, chaque homme n’est pas un homme évolutif, n’est pas le fils de Dieu qui doit peu à peu ressembler à Dieu et être le bon fils à papa. Je voudrais que vous le compreniez une bonne fois pour toutes. Il y a un Dieu et un seul qui s’incarne pour se perpétuer et à un moment donné de son incarnation il devient un être humain. Et pour être un être humain capable de retrouver sa dimension divine, il passe par l’état que représente le mental. Ainsi Dieu prend connaissance de lui-même, et ainsi il peut sortir de sa condition physique et de sa condition humaine qui est la porte de sortie du plan physique. Lorsque Dieu était dans des règnes comme les éléments, l’air, l’eau, le feu, les cristaux, les fleurs, les animaux, etc. tous ces règnes étaient des règnes d’emprisonnement, des règnes desquels il ne pouvait sortir. Il fallait les vivre les uns après les autres. Il y a un règne clé, qui est une véritable porte de sortie pour Dieu, c’est le règne humain. C’est pour cela qu’il n’y a que dans le règne humain que l’on parle de libération. Dans les autres règnes on parle de cristallisation. Si vous vous imaginez comme étant le fils de Dieu qui petit à petit va devenir l’héritier de Dieu, et un jour, si Dieu le veut une grande entité dans l’univers, vous vous trompez complètement sur votre condition. Vous êtes la porte de sortie de Dieu. Vous êtes donc ce point de connexion entre les règnes de la cristallisation et les chants de la liberté, où Dieu va avoir enfin le temps et le droit de se retrouver lui-même et de se vivre tel qu’il est vraiment. Mais ceci ne peut se passer que si la conscience de Dieu, qui a été plongée dans tous les autres règnes de la cristallisation, arrive à un certain mode de prise de conscience de soi. Simplement, lorsque la conscience vient des règnes de cristallisation, la première identification dont elle sera capable, ce sera de s’identifier par rapport à la cristallisation que représentent ses premières personnalités. C’est pourquoi, les premières prises de conscience, dont sera capable la conscience évolutive, seront au niveau de la psychologie, du “moi, je”, moi j’aime ceci, moi je veux faire ceci, moi je ne veux pas faire ceci. Ce sont tous ces paramètres qui sont considérés au début par la conscience, parce que la conscience est beaucoup trop identifiée avec les concepts naissants du mental, que l’on appelle le mental inférieur. C’est à ce moment, où celui qui s’éveille quelque peu, pour être un disciple, rencontre tous les problèmes de sa volonté personnelle, face à la volonté de Dieu et de son âme qui réclament tout autre chose. Si donc, cet instrument, qu’est le mental, est absolument nécessaire pour que la conscience prenne enfin conscience d’elle-même et construise sa libération, il ne doit pas inciter l’individu à se satelliser autour de cet instrument, sinon, l’individu demeure au niveau de l’identification avec l’environnement. C’est là le drame, parce que la conscience ne va se rendre compte et va prendre pour règle de vie uniquement les choses qu’elle voit à l’extérieur, d’où immanquablement la tendance à s’attacher aux objets. L’attachement aux objets, à certaines activités, que ce soit la sexualité, l’ambition, le besoin de gloire, le besoin d’argent, n’est le fait que de la cristallisation d’une conscience qui ne croit que ce qu’elle voit dans son environnement, parce que sa vue est projetée à l’extérieur et ne peut pas contempler le royaume intérieur. C’est là que le karma intervient, ou tout simplement le redressement de ce genre d’erreurs par la loi, et ainsi, la conscience finit par retirer son regard de l’environnement pour le fixer à l’intérieur d’elle-même, et ce qui était la vue, devient vision. Lorsque vous vivez à l’extérieur, sachez que votre conscience n’est capable que de la vue. Elle ne fait que contempler l’extérieur par le phénomène de la vue. Alors que, dès que vous vous dégagez de ces liens, de ces attaches et que vous mettez une certaine distance entre vous et les objets, votre conscience devient capable de la vision intérieure. C’est là, où le disciple devient vraiment un initié. Lorsque la vue n’est projetée qu’à l’extérieur, on dit que l’individu est astral. Mais, en fait, la conscience ne peut pas être astrale. La conscience est pure divinité, mais si elle accroche ses rayons autour de tous les objets de l’environnement, la conscience perd sa forme de soleil radian et devient une boule avec des tentacules qui s’accrochent aux objets. Ainsi, tout son rayonnement, toute son énergie se trouve dilapidée et elle devient un soleil noir, sans énergie. Pour que ce soleil noir devienne un soleil blanc, il faut qu’il rétracte ses tentacules et bascule dans la conscience vers le haut. C’est ce que doit faire le disciple, retrouver le contact avec la vision idéale, avec le grand soleil archétypal qui est resté dans l’univers, qui continue à constituer le royaume. Donc quand vous parlez d’évolution, n’imaginez pas que vous êtes un petit homme et qu’à la fin d’un long combat, votre âme est éveillée par les Maîtres qui l’emmènent se reposer au paradis. Le système n’est pas du tout comme cela. Le système, c’est un Dieu qui s’incarne et qui doit repartir de l’incarnation par la porte de sortie qu’est l’être humain. Si l’être humain a un devoir, ce n’est pas vis-à-vis de lui-même, et le disciple se trompe quand il dit : « je dois évoluer, je dois retrouver Dieu, je dois pratiquer ma méditation pour obtenir mon initiation, je dois lever ma kundalini, ouvrir mes chakras, devenir beau, grand, intelligent. » À celui-là, je lui demande, je te demande : Arrête-toi deux minutes et observe ta pensée. À quoi penses-tu ? Tu penses que tu dois évoluer. Mais qui t’a dit que tu devais évoluer ? Personne. La première chose que l’on te dit, c’est au contraire que tu es fait à l’image de Dieu. Alors pourquoi cherches-tu l’évolution puisque tu es déjà créé à l’image de Dieu ? Ensuite, tu me dis que tu dois ouvrir tes chakras, tu veux faire monter ta kundalini, contempler la lumière dans la tête. Mais qui t’a dit que toutes ces choses existaient, que toutes ces choses étaient nécessaires ? Toutes ces choses arrivent lorsque tu fais un petit effort d’ouverture, que tu admets que tu es à l’intérieur un Dieu, et qu’en tant qu’être humain, tu es la porte de sortie hors de la matière pour ce Dieu. C’est pour cela que ton rôle est si difficile, parce que tu as une double fonction. Dans un premier temps, collecter toutes les informations qui sont venues grâce au passage dans les divers règnes, dans la cristallisation, puis d’un seul coup tu dois tout changer, devenir Dieu et libérer ton Dieu intérieur. Si tu veux être un disciple, si tu veux avoir une quelconque réalité dans l’univers attache-toi à te libérer toi-même, et comprends que ce qui est la lumière c’est avant tout la libération du Dieu intérieur. Tu ne peux libérer personne si tu ne te libères pas toi-même. Ensuite, pour que cette libération suive sa voie de libération et puisse s’accélérer, alors on peut utiliser les instruments que sont les rituels, les prières, les méditations, les invocations, ou quoi que ce soit d’autre, car ils seront libérateurs. Mais si on ne comprend pas avant toutes choses, que l’on abrite un Dieu puissant et que le stade humain est le stade de libération hors de la matière de ce Dieu, on pourra user d’alchimie pendant des millions d’années, on n’aboutira à aucune initiation, on ne découvrira aucune libération. Parce que l’énergie qui est déclenchée pendant les rituels, pendant les méditations, les ascèses ou quoi que ce soit d’autre, ne va pas jusqu’au Dieu intérieur, permettant à ce Dieu intérieur d’aller vers sa libération, ces énergies tombent dans le gouffre de la personnalité. Ce qui fait, qu’au bout d’un certain nombre d’incarnations vécues de façon ésotérique, pour avoir lu dans énormément de livres, pratiqué beaucoup de visualisations, répété beaucoup de mantras, il se trouve le cas de certains individus, qui, malgré cette tendance apparemment spirituelle, se trouvent cristallisés autour de leur égo inférieur. Si bien qu’un jour, ils finissent par naître avec un orgueil spirituel absolument insupportable. Et au comble de toutes les lois spirituelles et des tendances qui avaient animé leur élan spirituel du début, au lieu de devenir des êtres de lumière, ils deviennent des êtres de ténèbres. C’est comme cela que se fabrique le mage noir. Ce n’est pas ailleurs. Le mage noir n’existe pas, avant. On imagine souvent le mage noir comme étant un être de petite évolution ou qui ne pense qu’au mal, qui n’a pas encore eu la chance de pouvoir soupçonner Dieu, de pouvoir faire éclore en lui une quelconque bonté ou générosité. C’est faux, absolument faux. Lorsque l’on prend un être au début de ces incarnations, il n’est pas un être méchant. Il est peut-être un être d’instinct, mais c’est avant tout un être naturel. Donc, quoi qu’il fasse, ce sera toujours par rapport à des exigences ou des lois de la nature. Même s’il s’agit de tuer les membres d’une autre tribu, ce ne sera pas plus à l’encontre des lois spirituelles que lorsqu’une horde de lions se lance à l’assaut d’une antilope ou d’un quelconque autre animal. C’est la loi de la nature. Seulement, au bout de quelques incarnations et du développement du mental, l’individu commence à réveiller une certaine personnalité, une certaine ambition, une certaine foi, une certaine puissance aussi, lorsque ses désirs de libération ne sont pas comblés, le désir de libération devient le désir d’établir sa propre volonté. Comme si, mécontent de n’avoir pas rencontré Dieu, il décide d’établir son propre royaume. C’est à ce moment que se crée le mage noir. Donc, le mage noir n’est pas quelqu’un de mauvais. C’est avant tout un homme qui s’est efforcé dans la compréhension de Dieu, qui s’est efforcé dans la compréhension des énergies, des lois occultes et qui n’a pas abouti à la libération. Alors, toutes les énergies qu’il a emmagasinées au cours de ses études, de ses découvertes, de ses exercices appartenant au yoga ou aux méditations, sont venues gonfler son égo inférieur. Ce qui fait qu’un jour, naît un individu, qui n’est que l’égo inférieur et cette fois de manière très puissante, naît un homme capable de faire beaucoup de mal aux autres. C’est à cause de ce processus que naissent les tyrans, politiques, financiers ou mages noirs qui œuvrent dans l’invisible à la destruction du monde, pour se l’approprier. C’est à ce moment aussi que naissent des gens très ambitieux qui n’ont de désir que de manipuler la masse humaine, pour l’exploiter, ou pour tout simplement avoir le plaisir de dominer les esprits humains en leur faisant croire n’importe quoi. Donc, les tyrans politiques, financiers, les tyrans de l’esprit, les tyrans religieux, ne sont rien d’autre que des êtres qui ont une évolution considérable, mais dont l’évolution n’a contribué qu’à gonfler l’égo inférieur au lieu de commencer la libération du Dieu intérieur.
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