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Amour(suite)-L’identification



Psychologie Cosmique

 

21-10-89 – 3/4

L’amour, la passion.
L’identification.

 

(suite…)
Qu’est-ce qui fait que cet amour va soudain aller du manifesté au non manifesté et faire ainsi cesser la passion par exemple ?

Ce qui va provoquer le phénomène, c’est tout simplement le fait que la chose que vous extériorisez dans le monde n’est pas l’Absolu de l’Amour.

S’il a une quelconque démarche spirituelle, il se trouve même très profane ce gars, je ne suis pas prêt pour toutes ces choses, voilà que je m’enflamme pour l’une et puis je me refroidis pour m’enflammer pour une autre, décidément Koutoumi aura bien à faire avec moi.

 

 

Pour que ce conflit cesse à l’intérieur de toi-même et que tu saches l’interpréter, et que tu saches le faire cesser, comprends qu’il est tout à fait normal, logique, que tu sentes de la passion, et personne ne pense à te le reprocher. C’est normal, je vais te démontrer pourquoi c’est normal et tu vas par là même te déculpabiliser. Mais attention, du fait que je te le dis, et du fait donc que tu vas comprendre, tu devras ensuite exécuter, car si tu comprends et que tu n’exécutes pas, alors sors de la salle avant d’entendre ma parole, parce que tu seras plus perdu que sauvé, je te le garantis.

C’est très beau de venir écouter les guides parler, mais sachez que ce n’est pas sans risques pour vous, ce n’est pas sans risques du tout, vous risquez énormément.

 

Vous risquez quoi ?
Vous risquez que votre mauvaise foi vous entraîne dans l’inaction et vous rende donc véritablement coupable de ce que vous avez compris et que vous n’avez pas fait. Il vaut mieux être un ignorant, ainsi vous restez des innocents quoique vous fassiez. Mais si vous avez entendu, que vous avez compris et que vous continuez de faire autrement, vous devenez des coupables, vous devenez même des blasphémateurs, vous devenez des assassins mentalement, verbalement et ça, c’est quelque chose de très grave.

Donc, si vous comprenez quoique ce soit, dépêchez-vous d’exécuter, car si vous n’exécutez pas, il vous arrivera toutes sortes de problèmes. C’est-à-dire que le point où vous avez arrêté un instant votre compréhension, mais qu’ensuite vous le négligez spirituellement, ce point-là va être comme porté à l’évidence. Comme un magicien qui procède à son premier rituel, il se rend visiblement occulte, et les occultistes me comprennent, dès qu’il a appelé, invoqué les esprits, il s’est rendu visible dans le monde astral. S’étant rendu visible dans le monde des esprits, il va lui falloir être très prudent, très fort, pour que jamais cette visibilité soit une faille et un moyen pour les esprits de l’envahir et de l’attaquer.

La même chose existe avec vos propres obstacles, vos propres limites. Dès que vous comprenez quelque chose, votre manque ou votre limite, votre défaut, vous devenez occultement visible en quelque sorte et si vous ne faites rien pour développer la vertu ou pour éloigner cette limite, le défaut vous envahit tout entier et vous ronge jusqu’à moisir votre vie tout entière. C’est comme cela que l’on voit des disciples, ou des occultistes finir leur vie dans un caractère épouvantable, rongés par presque toutes les vilaines attitudes du caractère, parfois même tous les vices, et pourtant cela avait si bien commencé.

Comment se fait-il que cela se finisse si mal ?

C’est parce qu’entre-temps, il y a eu un homme, qui a rendu visiblement occulte tout son gardien du seuil, c’est-à-dire toutes ses ténèbres, toutes ses limites, et ce gardien du seuil devenant visible, devenant connaissable, s’il n’est pas maîtrisé, il devient un monstre qui dévore l’homme qui a pu une fois le regarder.

Mais je reviens à ce que je disais, je dis donc aux disciples qu’il est tout à fait normal qu’ils sentent de la passion, pourquoi ?

Parce que lorsqu’on est un être appartenant à la moyenne de l’évolution, le capital d’amour qui caractérise l’âme n’est pas connu de l’individu, ce n’est donc pas l’état naturel expérimenté constamment, c’est un état qui ne peut s’exprimer que par petits à coups, lorsqu’il y a un objet qui favorise son extériorisation, qui attire cette flamme. C’est comme cela, que vous-mêmes, vous pouvez vous contempler pendant des semaines, pendant des mois, aller tristement au travail, regarder toujours la même télévision sans plus rire, regarder toujours les mêmes amis sans ne plus sentir qu’il se passe véritablement quelque chose, regarder toujours le même paysage, pourtant très beau, mais ça ne dit plus rien.

Et vous voyez toutes ces choses se répéter jour après jour, insipides, et pourtant tout devient beau, tout devient clair et pétillant, si ayant croisé le regard de quelqu’un qui a attiré votre flamme, vous sentez par là même cette flamme, cette flamme vous réchauffer. Rien de mieux pour égayer les murs de la maison que de se sentir amoureux, n’est-ce pas, rien de mieux pour égayer le bus dans lequel on est transporté tous les matins, rien de mieux pour l’égayer que de se sentir amoureux, rien de mieux pour avoir l’impression que la lumière brille plus fort dans le bureau, rien de mieux que de se sentir amoureux.

Tout devient plus beau, plus lumineux, tout devient largement supportable, on saute sur le trottoir, on se sent des ailes, pourquoi ?

Parce qu’on se sent amoureux, mais qu’est-ce que cela veut dire être amoureux ? Posez-vous la question, n’attendez pas que je réponde tout le temps, qu’est-ce que ça veut dire ?

La plupart des gens vont dire être amoureux c’est être épris de quelqu’un. Alors moi je vous pose la question suivante, comment cela se fait-il qu’un individu qui est assis dans un coin, que vous ne connaissez pratiquement pas, qui ne représente après tout qu’un tas de viande, d’os, comment cela se fait-il que ce quelqu’un est capable de faire naître en vous cette attraction amoureuse ?
Comment est-ce que ce corps, ce sourire, voir même ces vibrations pour ceux qui sont plus développés ou plus psychiques, comment cela se fait-il que ce réseau est capable de vous mettre dans un tel état ?

Réfléchissez à cela, vous mettre dans un tel état ?

En fait, vous n’êtes amoureux de personne et je ne vais pas le répéter pour vous faire rire une nouvelle fois, mais je vais le redire parce que cela est utile, aucun tas de viande, aucun tas d’os n’est capable de rendre un autre tas d’os amoureux même si on met un petit peu de vibrations et des auras au milieu.

Qu’est-ce donc qui créé l’atmosphère ? Qu’est-ce qui va créer cet état en vous ?

Puisqu’il y a création d’un état, un état d’amour, ce qui créé cet état d’amour qui soudain peut exister en vous, c’est tout simplement qu’il vous semble avoir reçu suffisamment d’énergie, et une énergie qui vous ressemble pour attiser l’amour qui est en vous et cette énergie elle se transmet par le regard, par le sourire, par le toucher ou par l’intellect, car il y en a qui s’aiment grâce à la tête, aux idées partagées. Si en fait c’est donc le réveil d’une énergie qui est en vous, par l’énergie qui est en quelqu’un d’autre, il va de soi de comprendre qu’il s’agit là d’une initiation à l’amour. C’est exactement ce que fait le Maître, quand il veut vous donner l’initiation, il se présente, il donne une étincelle de son énergie qui est l’amour et qui réveille en vous l’amour.

Donc, quand vous tombez amoureux, ne vous serrez pas le ventre en disant « Ça y est, j’ai encore échoué, voilà que je tombe dans les mirages, voilà que je me parjure, voilà que je renie le ciel et mon âme et Koutoumi, qu’est-ce qu’il va dire de moi ».
Voyez cela au contraire comme un moment initiatique, mais attention, il faut le prendre de façon initiatique jusqu’au bout, car c’est bien beau de voir l’initiation au début et de voir des oreillers à la fin. Eh oui !

Donc comment faire pour que l’instant initiatique soit présent du début à la fin ?

Tout simplement en y pensant, ce n’est pas compliqué, la spiritualité n’est jamais compliquée, tout ce qui fait que l’amour peut être à un moment donné et dégénérer pour devenir quelque chose de pitoyablement humain, dans une chambre d’hôtel ou ailleurs, c’est que le regard qui était le regard de l’âme au début au moment de l’étincelle, devient ensuite le regard de l’homme puis le regard du corps. Ce qui fait que dans les premiers temps, les amoureux sont capables de se regarder pendant des heures et ne pensent jamais à se toucher, mais c’est ce qui fait que quelques mois plus tard, ils ne se regardent plus dans les yeux, ils ne font que se toucher.

Parce qu’entre-temps, le regard a changé d’objet. Ils ne regardent plus ce moment magnifique où le feu envahit l’être, où le bonheur existe où la joie existe ou le partage existe, ou on a envie d’embrasser le monde entier, de courir en Afrique, créer des puits d’eau pour ceux qui ont soif, ou l’on voudrait monter sur la lune et lancer des œillets à toute la Terre.

Ce regard, petit à petit, semble se déplacer et ne se fixer que sur la bouche, les seins, le sexe, la voix, l’odeur, les paroles, la parole surtout. Ce qui fait que même, après une belle nuit, si l’amant a le malheur de dire une mauvaise parole, voilà la fiancée tout ébouriffée qui se dit « Mais qu’est-ce que j’ai fait pour céder à cet imbécile. Me voilà encore bien attrapée, il me dit que je n’ai pas de belles dents, mais est-ce qu’il a vu les siennes ? »

C’est souvent pour des choses aussi simples que, ce que l’on croyait l’absolu une heure avant, devient un cauchemar une heure après. Et ainsi l’homme s’interroge sur la nature de l’amour, et tout est gris. Il conclut que l’amour n’existe pas, alors il se dit « je ne tombe plus amoureux, c’est terminé, je veux bien collaborer, faire un couple, d’accord parce qu’il faut bien faire des enfants, et puis sinon, je m’ennuierais tout seul, et je ne sais pas cuisiner, je ne sais pas coudre, et puis il me faut quelqu’un sur qui crier, zut ! »

Alors, petit à petit, celui qui se voulait un célibataire endurci accepte finalement de se marier, mais il se marie tellement mal, il crée l’enfer pour lui, pour elle, pour les enfants, pour le monde entier, car ils sont des millions à travers le monde à se marier de cette façon-là.

Sache garder initiatique l’éveil de cette flamme qui est l’amour en toi, même si ton initiateur est simplement un autre être humain et c’est très beau que cela soit ainsi, c’est très beau.
Les maîtres ne veulent pas s’accaparer toute la gloire de l’initiation.

Vous savez, nous, moins on initie et mieux on se porte, pourquoi ?

Mais parce que l’on garde notre liberté, plus personne à surveiller, plus personne à redresser, plus personne à comptabiliser, fini les disciples qui nous secouent la robe pour nous dire « je voudrais ceci, je voudrais cela, quand je vais mourir, viens me chercher. »
On aurait une paix fantastique, on pourrait voir les chevaux volants partir de Shamballa pour porter le courrier plus loin dans le soleil, on pourrait regarder les colombes s’envoler, se raconter des blagues avec Koutoumi, avec Moria en buvant de la grenadine.

Ca vous semble surréaliste, complètement dément, et pourquoi pas ? Après tout le bonheur, c’est aussi cela, vous en convenez vous-mêmes sur la terre, lorsque vous avez beaucoup travaillé, vous vous dites bien, tout cet argent après tout ça ne sert à rien, rien ne vaut une bonne pêche au bord de l’eau. Pour nous aussi, le bonheur c’est cette même tranquillité, seulement je peux vous assurer dès que l’on regarde l’humanité, la tranquillité, c’est terminé, c’est le travail qui commence.

Bon, nous avons assez souri pour l’instant, c’est nécessaire dans le discours. Et reprenons maintenant la vie de ce pauvre disciple qui a vu la passion naître en lui et se refroidir.

Que dois-tu faire quand cela t’arrive ?

Quand cela t’arrive, tu dois penser que l’autre n’est pas l’objet de ton amour, comme le disciple doit absolument penser que le Maître n’est pas l’objet de sa quête. Car de la même manière que l’amoureux pense que l’autre est l’objet de l’amour, le disciple peut penser que l’objet est le Maître. Il y a l’erreur dans les deux royaumes, et de la même manière il y aura un enlèvement de l’objet, on va faire disparaître l’objet.

Ce qui fait que la fiancée va disparaître, et l’amoureux se trouve dans la douleur. Le maître va disparaître et le disciple se trouve dans la douleur, une douleur encore plus grande, car il s’agit de la douleur de l’âme. Alors il crie, il voudrait s’anéantir dans une mort définitive et absolue, il voudrait se jeter dans l’abysse de l’antimatière pour être désintégré.

Il souffre en fait du même chagrin d’amour que l’amoureux de la terre, et il en souffre pourquoi ?

Comme l’amoureux de la terre, il s’est trompé d’objet, il a aimé le Maître, puissamment, fortement, il s’est attaché, il a projeté tout sur lui de la même manière que l’amoureux l’a fait.

Mais l’objet de la quête, l’objet de l’amour, ce n’est ni la fiancée, ni le Maître.
La fiancée comme le maître sont des instruments révélateurs de l’objet que tu portes en toi-même, de l’amour qui est en toi-même. Donc quand tu es amoureux, ne crois pas être amoureux d’un tel ou d’une telle, d’abord sache que tu es amoureux de l’amour.

De ce fait, l’autre n’a pas d’importance, mais tu ne dois pas t’en arrêter là, car tu serais injuste. Tu dois te dire certes, l’autre n’a pas d’importance, car il est simplement l’énergie qui révèle l’amour qui est en moi, il fait naître le feu qui est en moi, ce feu ne peut pas exister s’il n’est pas en moi.

Et là où tout devient puissamment spirituel, c’est que cela ne t’empêche pas pour autant de pouvoir aimer l’autre, et c’est à ce moment-là que tu peux lui donner un véritable amour.

De quel amour s’agira-t-il ?

D’un amour qui est toute compréhension, tout pardon. Car même s’il se lève le matin en disant « tu es mal coiffée, tu as des poils aux jambes, vas te brosser les dents, tu parles mal, vas te parfumer, tu ne sens pas bon. » même s’il vous répète cela dix fois par jour, cela n’entamera jamais l’amour que vous avez pour lui, tout simplement parce que l’amour est en vous et plus dans le miroir.

Car, tant que l’amour se trouve dans le miroir, donc tant que vous projetez sur l’autre, et qu’il commence à y avoir un peu de buée sur ce miroir, la buée de la colère, la buée de l’incompréhension, de la différence du caractère, la buée des petites mauvaises humeurs, qui fait que l’on dit n’importe quoi, et que l’on regrette, mais qu’on ne dit pas que l’on regrette, cette buée finit par obscurcir ce miroir, et soudainement, un jour on s’aperçoit qu’on ne voit plus rien dans le miroir. C’est là que l’on croit que l’amour a disparu, c’est là que l’on divorce et que l’on ne s’occupe plus du conjoint, et que l’on va faire sa vie ailleurs et que tout recommence encore une fois.
Il ne faut plus regarder dans les miroirs, ce sont des instruments trompeurs, la buée peut les envahir, le teint peut se piquer, ils peuvent même être cassés, la mort ça existe.

Si votre amour a pris l’habitude d’exister que par reflet dans le miroir, alors quand le miroir se brise, plus rien n’existe. Si plus rien n’existe, ça veut dire aussi que plus rien n’existe en vous et c’est pour cela que vous sentez soudainement que l’amour vous quitte. C’est pour cela que le veuf sans qu’il se trouve dans la douleur et le malheur, son objet a disparu, sa femme s’est éteinte, le miroir est brisé. Alors il se dit : « je ne serai plus jamais heureux, c’est fini, elle est partie, pour moi les larmes commencent et cela durera jusqu’à la fin de ma vie. »

Erreur. Je ne te dis pas que pour être un initié, tu dois te transformer en un pilier inébranlable de froideur, ce n’est pas cela l’amour, l’amour c’est une existence, c’est quelque chose qui existe.

Une existence, ça veut dire quoi ?

Cela veut dire que cela existe en vous comme une existence, donc cela est à tout instant, et cela n’a pas besoin de prétexte pour exister puisque c’est une existence.

Par contre, pour arriver à cette existence continue, de la même manière que vous vous subissez des vies et des morts, les naissances et les morts, cette existence qui est en vous, et qui est l’amour, va aussi subir des naissances et des morts tant que vous-mêmes vous subissez des naissances et des morts. C’est comme cela que l’amour paraît et disparaît, semble venir et repartir, il naît et il meurt, comme vous, vous naissez et vous mourrez, vous vous manifestez et vous retourner au non manifesté.

L’amour fait de même, il se manifeste, il devient un état, il vous fait sentir sa flamme, mais comme l’autel n’est pas encore prêt, pas encore dressé, pas encore droit, alors il retourne au non manifesté, il retourne dans l’âme. Et l’homme qui est le théâtre sur lequel se passe ce phénomène se sent d’un seul coup plein, et d’un seul coup vide, comme lorsqu’il y a la représentation puis le tombé du rideau. Le tombé du rideau est toujours douloureux. Un vrai artiste ne veut jamais que le rideau tombe, il veut toujours jouer. C’est comme cela que la femme veut sans cesse être amoureuse. Il faut sans cesse que son mari la séduise, « Pique-moi, pique-moi, fais-moi vibrer. » « Je t’aime, mais je t’aime encore plus quand tu me séduis, j’aime bien quand ça fait des bulles partout. »

C’est ce que disent les femmes, parce que la femme ne veut jamais que le rideau tombe, le mari, lui, dit la même chose mais plutôt pour la scène du monde, il ne veut jamais que sa puissance tombe, il veut toujours être sur la scène, cette scène c’est l’endroit le plus dramatique. C’est pour cela que la vie est un drame.

Pourquoi est-ce l’endroit le plus dramatique ?

Parce qu’il y a un instant où l’on rentre et un instant où l’on doit sortir. Mais si l’acteur est assez fou pour croire à son personnage, il n’arrive plus à sortir et il s’accroche à son personnage, il s’accroche à la scène, aux rideaux, à son texte. Il supplie le public de ne pas partir, il supplie le public de le croire, de mettre les mêmes habits que lui pour jouer la scène, la même que lui, et il s’étonne que le public soit habillé tout différemment, alors que lui représente Hamlet, et il voudrait que tout le monde quitte les pantalons et les cravates d’aujourd’hui, pour monter sur la scène et jouer avec lui.

Dans le public, il y a toujours des esprits suffisamment faibles pour accepter de se travestir, pour accepter de jouer un personnage de la scène. Les acteurs sont très habiles, leur folie est tellement collective, qu’ils arrivent à contaminer les autres. Ils n’ont pas peur de s’approcher des sièges pour venir prendre les hommes qui sont dans le public, pour les habiller et leur dire :
« Voilà ton texte et maintenant joue. Joue et donne-moi la réplique, donne-moi cette occasion d’être le roi, d’être la reine, d’être le dominant, donne-moi l’occasion de me faire ce plaisir immense, car c’est moi qui aie le rôle qui tient l’épée. Toi bien sûr, tu as le rôle de celui qui va se trouver au bout de l’épée, et qui sera transpercé. Mais joue bien ton rôle, si tu savais comme ce rôle est important. Tout mon rôle dépend de ton rôle, si tu le joues, alors je peux exister. Alors crois à ton existence, laisses toi habiller, laisse-toi grimer, laisse-toi maquiller et joue avec moi. »

Et dès que le pauvre homme qui est monté sur la scène a accepté d’enfiler le vêtement, la perruque et de se laisser maquillé, il est perdu.
Il va se trouver immanquablement au bout de l’épée, il va être transpercé, et il voudra fuir à ce moment-là la scène et il cherchera, il va se débattre, mais trop tard, il va mourir puisqu’il est transpercé.

Il est transpercé pourquoi, par quelle magie ?

il n’était qu’un homme du public venu écouter, il n’est pas celui qu’il doit mourir. Comment se fait-il que sa mort devienne une réalité ?

Sa mort devient effective simplement parce qu’en enfilant l’habit, en enfilant la perruque, en mettant le maquillage, il s’est dit : je suis le valet, je vais jouer le valet, et au moment où il a prononcé les premiers mots, il s’est complètement identifié au valet. Les valets ont toujours une vie de courte durée et très vite il s’est retrouvé transpercé.

Toutes les consciences, tous les hommes jouent ce jeu, tous les hommes à un moment donné sont attirés par la scène, acceptent d’enfiler le vêtement, apprennent leur texte et même certains l’apprennent très consciencieusement. Et l’on voit ainsi dans le non manifesté, des âmes se préparer à leur future incarnation et répéter, répéter, tout ce qui devrait leur arriver. Je devrais faire ceci, je devrais faire cela, être une bonne mère, je devrais être un bon instituteur, un bon commerçant, un bon acteur, et l’âme fait le compte de tout ce qu’elle ne doit pas oublier.

Ce qui fait qu’au moment où il y a l’incarnation, il y a la chute, et c’est pour ça que l’enfant cri, il comprend à ce moment-là l’erreur qui a été commise, et il se débat comme celui qui veut sortir de la scène, qui sent que l’épée l’a transpercée, il se débat, il cherche à sortir de la scène, à reprendre son siège de spectateur. Trop tard, le piège s’est refermé, la matière se referme sur lui, le corps l’a complètement encerclé, il ne lui reste plus qu’à apprendre à marcher, mais à marcher droit.

Ce que vous devez tirer comme conclusion de ce que je viens de dire, c’est que tant que le monde exerce une fascination sur vous, vous êtes prisonnier de la scène si tôt que vous comprenez que le rôle que vous jouez n’est pas quelque chose qui vous correspond, quelque chose qui est votre vie, votre destinée, que ce n’est qu’un rôle à jouer sur la terre.

À partir de ce moment-là, et si vous êtes un valet qui doit être transpercé par l’épée, puisque tel est le rôle, simplement vous allez dans les coulisses enlever le vêtement et vous pourrez continuer à regarder le spectacle assis à votre siège de spectateur, et vous pourrez dire aux acteurs qui eux sont restés sur la scène : « Attention, tu te prends un peu trop pour Hamlet, un peu trop pour Don Juan, tu t’identifies trop, joues le jeu d’accord mais n’y crois pas ».

Il y a une grande différence entre mourir parce que l’on quitte son corps puisqu’il le faut, et mourir parce que l’on ne sait pas continuer à vivre.

Il y a une grande différence entre ces deux morts-là, celui qui meurt parce qu’il quitte son corps, parce qu’il faut laisser le corps à la terre, il faut le rendre à la nature, celui-là ne meurt pas, il sort c’est tout, et de l’autre côté, il est tout aussi vivant que s’il disposait de son corps, et même encore plus vivant.

Mais il y a l’autre qui est tombé dans le piège du théâtre, le piège du drame, l’autre qui a cru, et celui-là lorsqu’il meurt, il meurt aussi avec toute sa conscience. Il connaît la véritable mort, et celui-là a peur de mourir parce qu’il sait qu’il va mourir, même si les curés sont là pour lui dire : Mais non l’âme est éternelle. Rien n’arrive à lui faire croire cela, et il a raison. Je soutiens que tous ceux qu’ils se disent athées, ou même qui ont des convictions spirituelles mais qui ont peur de la mort.

Je soutiens que ces gens-là ont raison, car la mort existe, elle existe pour vous tous, elle vous attend, elle est là, elle est déjà là, elle est en vous, vous la transportez, elle fait partie de vous, vous la respirez, et vous l’expirez constamment, elle est votre moisissure et votre moiteur. C’est ce qui fait qu’il y a des gens qui ne vous aiment pas, et c’est ce qui fait que vous n’aimez pas d’autres gens, parce que vous sentez le coefficient de mort qu’ils transportent.

Qu’est-ce que ce coefficient de mort ?

Ce sont toutes les énergies que vous sentez qui ne sont pas la vie, qui sont donc encore ténèbres, encore repliées sur elles-mêmes, et en sentant ce coefficient de mort, vous vous dites « je n’aime pas un tel, son caractère ne me convient pas, je n’aime pas le regard ! »

Ce n’est pas le regard que tu n’aimes pas, ce n’est pas l’homme que tu n’aimes pas, c’est la mort qu’il transporte et qui te fait froid dans le dos. Toute l’ignorance, tout l’égoïsme qu’il transporte, toute sa cupidité, tout son manque de loyauté, etc. c’est tout cela la mort. Vous êtes la mort, vous êtes déjà morts.

Qu’est-ce que je fais moi ici ? Ce ne sont pas des cadavres qui vont pouvoir me répondre ?

D’ailleurs, c’est pour cela qu’il y a tant de silence. Si vous étiez vivant, vous me parleriez parce que vous sauriez ce que je suis et vous ne seriez pas assis sur des chaises en train de m’écouter et de penser : Tiens ça ressemble à ce que j’ai lu là, ça correspond un peu à ce que j’ai expérimenté. Ou bien : Non, non ce n’est pas du tout ce qu’à dit l’autre. Il faudra que je réfléchisse quelque temps, peut être n’a-t-il pas tort, peut être n’a-t-il pas raison. Et puis des guides, il y en a tellement aujourd’hui.

Vous ne seriez pas là en train d’agir comme cela, en train d’écouter même, je n’aurais rien à dire et vous n’auriez rien à écouter. On serait en train de danser, on serait en train de fêter nos présences réciproques. C’est ce que je voudrais qu’il se passe au cours des contacts comme vous dites, je voudrais que nous apprenions à fêter nos présences réciproques. Je veux pouvoir fêter vos présences, et sentir votre cœur fêter ma présence, non pas parce que c’est moi et que je suis le guide. Je n’en ai rien à faire d’être plus beau que vous, plus grand que vous, plus intelligent que vous, plus lumineux que vous, je ne me soucie pas de ces choses, il n’y a que vous pour penser de la sorte.

Je voudrais que vous puissiez fêter ma présence simplement parce que nous sommes ensemble au lieu de réfléchir à ce que je dis, au lieu de l’interpréter, au lieu de penser à peser, sous-peser, au lieu de réfléchir aussi à la question que vous allez m’envoyer par l’esprit. Parce que vous avez remarqué que je peux répondre par télépathie, « voyons je fais faire le compte de tout ce que je ne sais pas, de tout ce qui m’interroge, je vais me concentrer, lui envoyer, et il va me répondre c’est certain. »

Si vous, vous aimez le tennis, moi je ne le pratique guère, même s’il s’agit d’un tennis mental. Il est vrai que je réponds à vos questions même celles qui ne sont que pensées, mais sachez que cela n’est vraiment pas mon plaisir.
Je voudrais au contraire que vous ne pensiez plus, c’est comme cela que j’arriverai à vous montrer ce qui existe, alors ne pensez plus.

D’ailleurs, je parlerai de moins en moins, vous le remarquerez, ce ne sera que pour tuer le mental, vous dégoûter de penser, d’avoir construit une question, pour vous habituer au silence.

C’est dans ce silence qu’il peut y avoir la célébration des présences, et vous-mêmes quand vous accueillez des amis chez vous, faites de même. Pourquoi perdre tout ce temps à jacasser, à parler sur l’un sur l’autre, sur l’inflation, le chômage, les derniers modèles de voitures sorties, la construction de maisons, la valeur des billets de banque, la grandeur des ourlets pour les robes de cet été. Pourquoi parler de toutes ces choses, elles arriveront, alors laissez-les arriver, et n’en parlez pas, faites-les, mais n’en parlez pas. Et quand vous êtes ensemble, partager le silence, partager la présence, parce que c’est dans la présence qu’il y a la révélation.

Si vous ne faites jamais un instant de silence, comment est-ce que votre propre présence va pouvoir se révéler à vous-mêmes ?

Silence je te dis.
Comment est-ce que je pourrais m’y prendre ?

De façon très simple, en utilisant le marteau. Il y a des tas de marteaux dans la vie, il y a le marteau du travail, avec lequel on va t’empêcher d’accéder au poste que tu convoites. Il y a le marteau de l’amour, c’est très facile d’utiliser ce marteau-là, il suffit qu’on te retire à chaque fois l’être que tu aimes, et si possible, il faut qu’en partant, cet être se moque de toi, c’est encore pire comme cela.

Tout est marteau dans la vie, pourquoi ?

Parce que l’homme est une pierre et que la pierre ça se taille, la pierre doit devenir parfaite. Tout est marteau dans la vie, alors ne vous étonnez que les coups de marteau pleuvent. Ne soyez pas en train de penser au Nouveau Monde comme si dans le futur monde tout ira bien.

Au contraire, plus le Nouveau Monde arrive, plus le marteau grandit, pourquoi ?
Est-ce qu’il y a un mystère à cela ?

Il y a le mystère de l’alchimie. Si le marteau grandit c’est que son coup doit devenir de plus en plus fort pour enlever les derniers morceaux qui sont les plus résistants, les derniers morceaux de calcaire, de granit.

Que sont ces derniers morceaux résistants qui empêchent que la pierre soit absolument lisse ?

Les derniers morceaux les plus résistants sont les habitudes de l’identification. Un disciple arrive assez bien être un disciple. Je dirais même que les premiers degrés, les initiés y arrivent assez bien. Ils savent assez bien ne pas trop juger, et quand ils jugent ils se trouvent bien des raisons, donc leur conscience est tranquille. Ils savent, assez bien, agir pour le bien des autres, ils savent, assez bien, être responsables. Tout cela ça va, mais c’est encore un vêtement, c’est un meilleur vêtement que le précédent mais ce n’est qu’un vêtement.

Le dernier écueil qu’il faut enlever et qui nécessite donc ce gros marteau, c’est l’écueil de l’habitude de l’identification, et c’est le plus dur. Si un disciple arrive facilement à être gentil, à être secourable, il va cependant commettre l’erreur de s’identifier à la gentillesse, de s’identifier au secours qu’il apporte, et finalement de s’identifier tout simplement à lui-même, en tant que disciple. Il va dire : « je » un « je » qui sera peut être un peu plus propre, mais qui est un « je » quand même et qui est donc le même piège. Et ce piège-là est toujours le plus dur à rompre, parce qu’il a fonctionné pendant tellement de temps, tellement d’incarnations, il est comme rivé dans la substance mentale inférieure, car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Tous les conditionnements s’installent dans le mental inférieur, il n’y a rien dans le mental supérieur, il n’y a que le nom que vous connaissez sous l’appellation de votre nom d’éternité, par exemple.

Quel est mon nom d’éternité ?
Comment est-ce que je m’appelle en tant qu’âme dans l’univers ?
Quel est ce nom-là, m’a-t-on demandé, et je n’ai rien dit ?

Pourquoi je n’ai rien dit ?

Tout simplement parce que ce nom n’est pas quelque chose qui s’écoute ou qui se conçoit, il se regarde et on plonge dedans.

Connaître son nom d’éternité, c’est en fait se connaître soi-même, donc on ne pourra jamais dire quel est votre nom. Malgré le temps que je pourrais employer à vous décrire à vous-mêmes, vous ne comprendrez pas qui vous êtes, donc vous n’entendrez pas votre nom.

Tout le temps que je vais employer, ce sera pour casser le mental, casser l’archaïsme, je veux que votre mental soit épuisé. D’ailleurs, si j’étais suffisamment de mauvais goût je ne ferais que répéter :
nananananananananananananananananannananana.

Et vous verrez qu’au bout d’un quart d’heure, vous allez être complètement épuisés, et je ne veux pas que vous soyez venus pour des nananana.

Il y a d’autres moyens pour tuer le mental. Je peux tuer le mental par exemple, en vous parlant de choses que vous ne pouvez pas forcément comprendre de temps en temps, juste pour vous faire décoller un petit peu plus haut et vous couper les ailes au moment où il vous semble que vous pouvez voler.

Vous allez penser que c’est quelque chose d’un peu cruel, mais c’est comme cela qu’on l’on tue le mental, c’est comme cela que l’on peut réveiller la présence, coupant les ailes que l’on a fait mine d’ouvrir un temps par la compréhension. Alors un moment, je vous porte vers la compréhension et le moment d’après, je parle de quelque chose qui dépasse le compréhensible, même si l’on utilise la substance abstraite, et vos ailes retombent lourdement.

Alors dans ce va-et-vient incessant, un jour vous finirez par baisser les bras.
C’est à ce moment-là que je serais là, moi ou les autres, peu importe, nous sommes tous de la même essence et de la même lumière, c’est à ce moment-là que je serais là.

Donc, il suffit que vous décidiez pendant combien de temps vous allez perpétuer ces allers et ces retours, pendant combien de temps vous allez continuer à monter et à descendre.