Skip to content

"⇩ Notre sélection Spiritualité ⇩"

Se dépouiller de soi-même



Psychologie Cosmique



04-05-90 — 2/4


Se dépouiller de soi-même.


(Suite du 04-05-90 1/4.)

Bien sûr on peut s’instruire à propos de l’univers, à propos des lois de Dieu. Savoir comment se constitue le cosmos, c’est très beau, ça permet d’avancer dans une certaine mesure. Ça permet d’être aussi utile aux hommes, ça permet de manipuler certaines lois pour rendre la vie plus facile. Puis plus tard pour être utile au Maître, au Koumara. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a là, une entrée pour regarder Dieu, pour concevoir Dieu et pour imaginer ou conclure sur la volonté de Dieu et sur ce que Dieu attend de ses disciples.

Lorsque l’on dit que tout est unité on parle de la manifestation de Dieu, et lorsque l’on dit que tout est dualité aussi, on parle encore de sa manifestation, mais on ne parle pas de Dieu en tant qu’esprit. On parle de Dieu en tant que corps, corps cosmique.

Vous êtes une partie du corps cosmique de Dieu, c’est certain, mais cependant, si vous voulez aller quelque part en spiritualité, c’est bien vers l’esprit de Dieu qu’il faut aller. Et c’est là où il faut arrêter la tête, arrêter de confondre les notions. Dieu n’est rien que l’on puisse confondre ou identifier à pour l’instant, et surtout pas lorsque l’on est un aspirant.

Par contre dire la maison de Dieu est une unité, là oui tu as raison, là oui je le confirme. Mais dire en même temps que la maison de Dieu est bâtie sur deux colonnes, là aussi je le confirme, mais on ne parle pas de la même partie de la maison. Lorsque l’on dit que la maison de Dieu tient sur deux colonnes on parle de l’univers dualiste, les deux énergies qui par leur friction font que la vie existe, que le feu de la vie a lieu et éclaire l’univers, éclaire les corps par le prana.

Qu’est-ce que la lumière de la vie ?
Ce n’est rien de plus que cette friction, le feu allumé par deux opposés et cela crée le prana. Le prana est une chose que l’on identifie trop banalement à une simple énergie de vitalité que l’on trouve dans le cosmos, qui rentre par la rate et ressort par les pores et qui va Dieu sait où. Le prana est quelque chose de beaucoup plus sacré. C’est une énergie hautement divine. C’est l’électricité du ciel et là il faut comprendre que c’est le même feu qui est à l’origine de l’âme de chacun.

Il y a donc une part du prana qui se scinde, qui s’individualise et qui devient des âmes. Il y a une part du prana qui reste indifférenciée, qui reste non segmentée pour pouvoir devenir une énergie de vie qui continue d’alimenter les vies qui ont été créées.

Lorsque vous respirez du prana ne banalisez pas la chose en pensant que c’est de l’énergie de la nature ou du soleil. C’est une substance atmique que vous respirez, c’est une âme, la même substance que votre âme, mais à l’état indifférencié.

Donc, imaginez que si en prenant du prana vous vous sentez bien, puisque je vous dis que c’est la même substance qui compose votre âme, imaginez dans quel état vous pouvez être le jour où vous allez absorber véritablement votre âme, être connecté à l’âme. C’est toute la jeunesse qui reviendra sur vous, non pas que vos cheveux blancs vont redevenir bruns. Je ne parle pas de cette jeunesse-là. Mais d’une jeunesse qui vient de l’intérieur et qui fait que le corps est maintenu malgré tout. Quelque fois, si vous avez un guide bienveillant qui vous permet de venir ajuster le dosage des glandes, vous pouvez en effet régénérer votre corps.

Il faut pour cela avoir une bonne raison et tout le monde va se trouver une bonne raison. Tout le monde va se dire : si je médite bien, si je fais de gros efforts, j’aurai peut-être un guide qui me montrera comment doser la substance de mes glandes pour régénérer mon corps. Bien sûr tout le monde est intéressé à vivre d’avantage. Cependant, il faut savoir que lorsque l’on arrive à ce point là, vivre est un moment où on réfléchit à deux fois, parce que vivre est une réalité inférieure à ce que peut être la vie de l’autre côté.

Donc, généralement les disciples qui veulent prolonger leur corps le font plus par service et jamais pour vivre plus que les autres, parce que pour eux, vivre devient un véritable sacrifice.

Lorsque vous êtes aux prises avec la vie, avec les événements, les émotions, la famille, le travail, la vie sociale, les voisins et les inconnus que vous croisez dans la rue et qui font toutes sortes de mauvaises choses, comment vous comporter pour être sûr de développer en vous chaque jour d’avantage un peu de réalité ?

Eh ! bien, vous comporter d’une manière simple, et là se trouve le juste milieu, la simplicité. Il se passe un événement qui vous déplaît. Cet événement arrive tel qu’il est, il ne peut pas être déplaisant, parce que ce même événement pour quelqu’un d’autre peut être plaisant. Donc en lui-même l’événement ne contient pas la nature plaisante ou déplaisante. C’est une notion qui n’est pas inhérente à l’événement lui-même. Cela veut dire que tout événement est absolument neutre. S’il n’était pas neutre il ne pourrait pas être bon pour quelqu’un et mauvais pour un autre.

Par contre, l’homme qui s’avance vers l’événement va faire toute la différence entre l’agréable et le désagréable. Donc, lorsque des événements viennent vers vous, que vous êtes dans la vie, si vous voulez faire le point entre la réalité et l’illusion, cessez d’identifier les événements de bons et de mauvais. Cessez d’identifier votre destinée en bonne et mauvaise, en spirituelle et profane, en initiatique ou simplement en aspirante. La destinée est un trait pur qui va vers horizon, qui va vers Dieu, qui va vers le réel. Si elle apparaît comme étant négative, ou pleine d’épreuves, un peu spirituelle ou très initiatique, cela ne tient pas de la destinée elle-même, mais à ce que vous en faites.

Il faut donc dépersonnaliser les événements, et vous verrez que vous arriverez beaucoup plus vite à vous en détacher. Si vous voulez vous détachez d’un événement que vous considérez comme mauvais, néfaste, agressif, vous essayez de vous détacher en vous comprimant, en refoulant une émotion, en essayant de rejeter la pensée qui vous vient, et vous vous dites je ne suis pas encore prêt pour qu’en claquant des doigts je puisse être détaché.

C’est là que vous vous inventez un Maître. Parce que face à cette somme d’efforts que le disciple doit faire pour aller contre l’événement, pour lui donner du courage il lui faut un Maître qui le regarde, et il lui dit : « Je le fais pour toi. » Ou il s’invente un Dieu et lui dit : « C’est toi qui as inventé cette vie, regarde comme je l’affronte, comme je pleure et en même temps comme je continue à t’aimer. » Et l’homme n’arrête pas de pleurer sur lui-même et ça devient ridicule.

Ce qui fait, que toute cette réaction en chaîne aura démarré uniquement parce que l’homme va personnaliser un événement, et il va lui donner une qualité. Comme il s’est lui même personnalisé, identifié en se disant je suis un tel, je suis cette somme de qualités, je suis cette somme de défauts, je suis ce complexe, je suis ce traumatisme, il va qualifier de la même façon les événements, et il va dire cet événement est bon ou mauvais.

C’est en suite à cause de cette même maladie que la vie se trouve qualifiée, alors que la vie se déroule simplement. Comme une vague, elle se déroule depuis le cœur de l’océan et vient se jeter souplement sur la plage apportant à chaque vague de nouveaux coquillages. Celui qui se promène sur la plage trouve que chaque vague est pleine de richesses, de trésors, de merveilles, de nouveautés, parce que chaque vague amène à l’état visible sur la plage ce que le promeneur ne pourrait pas aller chercher de lui-même dans le fond de l’océan.

La vie c’est la même chose, elle amène des événements, ces événements sont comme des coquillages, et l’homme va ramasser chaque coquillage qui vient vers lui. Mais voila, il se trouve que l’homme n’est pas simplement l’homme de la plage, il est aussi l’homme du village, et au village les gens parlent beaucoup. Ils ont créé des petites cases, des petits tiroirs et tous ceux qui dans d’autres générations sont allés ramasser des coquillages ont décrété que celui-là était un beau coquillage, que celui-là était moins beau, et de génération en génération, tous les promeneurs qui ramènent leurs coquillages se trouvent jugés, classés en bons, moins bons, nuls. Et celui vers qui la vague ne dépose que des coquillages ternes, cassés, croit que sa vie n’est pas bonne, qu’il n’a en tout cas pas la protection de Dieu.

Mais qui sait si ce n’est pas lui qui a les meilleurs coquillages, des coquillages qui ont commencé à être polis. Il suffit au promeneur de continuer à les polir pour en faire un galet parfait et avec ce galet s’amuser sur les vagues pour en faire des ricochets. Le galet ira si loin qu’il retournera au cœur de l’océan et comme chaque galet contient un message, le cœur de l’océan va lire ce message et renvoyer tout ce que le promeneur avait marqué dans le galet.
Alors que celui qui reste à admirer son beau coquillage ciselé, travaillé par la nature, ne peut pas s’en servir de galet et communiquer avec le cœur de l’océan qui donc ne renverra rien.

Beaucoup de disciples se croient petits, oubliés, se croient à un niveau qui n’intéresse ni Dieu, ni les Maîtres, alors que ce sont eux qui ont les plus beaux galets à lancer dans l’océan, et beaucoup d’autres disciples, tout autant disciples que les premiers se croient très beaux, très avancés, pleins de connaissances parce qu’ils ont de beaux coquillages.

Ce qui ne veut pas dire que celui qui a de beaux coquillages est un imbécile et qu’il faut s’en détourner. Non, chaque chose a son utilité, il y a un temps pour collectionner les beaux coquillages, c’est une forme d’évolution, il faut apprendre dans la vie. Il faut acquérir des notions pour pouvoir se préparer plus tard au discernement. Et puis, il y a un temps où il faut savoir polir les galets et lancer les galets.

Où est la réalité dans tout cela ?

La réalité ne va se trouver ni chez celui qui a de beaux coquillages, ni chez celui qui lance ses galets. La réalité se trouve dans le cœur de l’océan au moment où le galet lancé va entrer en contact avec le cœur de l’océan.

Ce qui veut dire, que vous soyez petits disciples ou grands disciples, parce que vous connaissez beaucoup de choses et que vous avez un certain brio dans une certaine discipline, vous n’êtes ni l’un ni l’autre l’inférieur ou le supérieur dans la réalité. Vous êtes à des pages différentes du livre de la vie. Il y a des pages qui paraissent brillantes et d’autres qui paraissent ternes, c’est sûr. Puisque dans la vie tout semble être une relation de pouvoir, alors on va inventer la brillance et le terne. Celui qui rentre chez lui tous les soirs et qui est plein de problèmes et qui essaie de méditer qu’en même, celui-là va croire que sa vie est terne, que sa spiritualité est terne et qu’il a qu’un maigre, maigre coquillage.

Tandis que celui qui est aimé par des amis, qui fait des méditations, qui fait des conférences, qui écrit des livres, ou qui est connu dans son cercle, qui est brillant et qui fait l’admiration de beaucoup, celui-là va croire qu’il a un beau coquillage, mais en fait ni l’un ni l’autre ne va se trouver dans la réalité.

La réalité, l’un et l’autre vont la rencontrer lorsqu’ils vont rentrer à l’intérieur et essayer de prendre connaissance de l’intérieur. Ce qui fait que l’on soit propriétaire d’un galet ou d’un coquillage, l’épreuve de la vérité se fait toujours dedans. C’est pour cela qu’il est interdit de te juger toi-même. Tu n’as pas à te juger. Il y a des pages brillantes d’extériorisation où l’on est tout en coquillages et il y a des pages apparemment plus ternes, d’intériorisation où il semble qu’il n’y a que des galets. Mais ce n’est pas à toi de juger ce qui est bon ou mauvais. Rentre à l’intérieur et tu verras ce qui est bon ou mauvais.

Alors qu’est-ce que l’illusion ?

Je vous en ai parlé tout au long de ce discours en fait et j’ai répondu à la question que je vous ai posée. Qu’est-ce que l’illusion d’après vous ?
Essayez d’aller au cœur du mot. Essayez de percevoir la vibration ?
Est-ce que l’illusion est quelque chose qui plane sur de la vie pour faire épreuve, de manière que remonte au ciel que les vainqueurs. Beaucoup de disciples croient en cela, il y a l’illusion comme épreuve, et en remportant l’épreuve je prouve que je suis bon.

Mais tu es bon pour quoi ?

Si tu imagines un tel schéma d’évolution, tu es bon pour qui ? Tu imagines que tu es assez bon pour Dieu ?
Est-ce que tu connais Dieu pour savoir à quel point ou comment tu dois être bon pour plaire à Dieu. Non.
Alors pourquoi tu utilises des notions pleines de suffisance et d’erreurs. Être bon pour qui, pourquoi et comment. Est-ce que Dieu te demande la victoire comme s’il voulait s’entourer que de soldats gagnants ?

Si l’on dit que Dieu est amour et qu’il prête attention aux plus petits de ses enfants, il se contredit profondément en érigeant une spiritualité avec des épreuves progressives et éliminatoires.

Il faut que chaque pensée que vous entretenez, que les principes auxquels vous croyez soient comme une perle et il faut que chaque perle soit de la même nature et avoir un trou au même endroit pour que cela compose un collier. Si un principe s’écarte de cet axe, cela veut dire qu’il n’y a pas de vérité et que la conception est fausse, même si l’énonciation est juste.

S’il y a donc d’un côté Dieu qui fait des éliminatoires et un Jésus-Christ qui vient et qui dit que Dieu est amour, qu’il envoie son fils pour aller parler jusqu’à la dernière brebis et qu’il ne reprendra pas son fils jusqu’à ce que la dernière brebis soit initiée, est-ce qu’il n’y a pas une grande distorsion ?

C’est comme cela que l’on voit deux philosophies. Puisque les deux ne peuvent pas aller ensemble il faut donc les séparer. Il y a la philosophie de ceux qui disent que tout est épreuve, et la philosophie des autres qui disent que Dieu est amour, qu’il pardonne tout et quoi que l’on fasse on arrivera au bout puisque Jésus est là, et qu’il a promis d’attendre, même les retardataires.

Et l’on voit les individus se séparer, les cultes se séparer et les comportements ne rien amener d’initiatique, parce que cela va vers tous les abus. Je suis de ceux qui pensent que Dieu pardonne tout, inventons des prières pour qu’en récitant les prières tous les péchés soient pardonnés, reniant ainsi la loi du karma.
Où est la logique ?

Et ceux qui pensent que tout est épreuve, ne vont pas avoir ce sentiment fabuleux qui est secours vis-à-vis de l’autre, la grâce de Dieu vis-à-vis de l’autre, le pardon justement, mais dans quelle mesure. Ils vont s’accumuler un karma très négatif qui est en fait le karma de l’amour, puisque ces êtres-là manquent d’amour, et qui développent d’ailleurs un orgueil sans égal. Ces êtres ont tôt fait de basculer dans la magie noire sitôt que les choses ne vont pas comme ils le souhaitent. Ils se disent : Dieu existe, oui, mais il est très loin. C’est un être d’une nature telle que l’homme ne peut ni le concevoir, ni le toucher, donc puisque je suis sur terre je vais essayer d’arranger ma vie comme je le souhaite.

Donc, pour ne pas partir vers ces notions fausses, il faut avoir souci de quelques principes de base, et depuis ces principes de base, on s’ouvrira vers les principes annexes, mais gentiment et en toute sécurité.

Quels sont les principes de base ? Le discernement.
À quoi amène le discernement ?
À des principes annexes comme je viens de le dire, mais qui sont de plus en plus profonds. On y rencontre les notions de réalité, d’illusion, le choix, donc l’action. Car choisir entre une réalité et l’illusion, c’est démontrer une action et faire preuve d’une action, même si elle n’est qu’au niveau de l’esprit et de l’intelligence.

Donc, l’homme se trouve là face à un triangle, le bien, le mal, le choix. Et face à ce triangle il n’a qu’un instrument, le discernement.

Comment le disciple va se tirer d’affaire ?

En employant une méthode très simple, rester dans le juste milieu. S’il y a un bien, cela ne compte pas, s’il y a un mal, cela ne compte pas non plus. Le disciple se précipite trop vers des jugements qui ne sont pas la réalité, parce qu’il cherche trop à être bon, bon disciple. Alors il est pressé, il est anxieux. Il se demande où est la vérité ?

Alors il se souvient que dans tel livre on cite tel et tel cas, dans un autre de tel et tel exemple, bouddha nous à dit ça, JÉSUS nous à dit autre chose et très vite il essaie en faisant cette salade immense de trouver le bon comportement pour un bon disciple pour se plaire à lui-même, pour plaire au Maître, pour plaire à Dieu.
En fait, ce qui arrive au bout de tout cela ce n’est pas une bonne salade, c’est une grosse omelette et le disciple n’a rien réussi du tout.

Bien sûr, vu de l’extérieur un frère compatissant pourrait être pris de tendresse et se dire : regarde seigneur comme celui-là est anxieux de te plaire, bénis-le, apporte-lui ta protection. En fait, cela n’attire nullement la compassion.
Pourquoi ?

Simplement parce qu’il est encore égocentrique et que donc un défaut ne saurait attirer ni la compassion ni la compréhension du Maître. Il veut, lui, être bon, toute son image est en jeu. Attention, anges du ciel soyez les témoins, je suis en train de faire le choix de ma vie entre le bon et le mauvais et à cause de ce choix je serai le bon disciple ou le mauvais disciple. Je choisis mon image. Quel égocentrisme, quel orgueil, quelle petitesse en même temps dans l’esprit. Faut-il être étroit pour songer de la sorte.

Un être qui est détaché est détaché aussi avant tout de lui-même. Les hommes veulent toujours se détacher de ce qui est dehors. Là aussi on voit les grandes erreurs. Si je demande à quelqu’un, le détachement c’est quoi pour toi, de quoi veux-tu être détaché ?

La plupart du temps les individus interrogés vont dire, je veux être détaché du sexe en premier, puis de l’être aimé en second, puis de l’argent, des biens matériels, maison, voiture. Mais en fait, tout cela est faux, c’est jeter dehors tout l’encombrement qu’il y a dedans.
Te détacher de ta voiture pourquoi ? Elle ne t’a rien fait la voiture, tu en as besoin pour aller dans tous les endroits.
Tu veux te détacher de ta femme, pourquoi ? Il est bon d’enfanter des enfants, il est bon que tu partages ta vie avec quelqu’un et que vous vous entre-aidiez dans un but spirituel.
Te détacher des richesses pourquoi ? Si tu en as en trop, donne aux pauvres. Ne te force pas bêtement à être pauvre pour plaire à Dieu.

Toutes ces choses sont stupides lorsqu’on les analyse et elles ne montrent qu’une chose, c’est que l’homme est aveugle et il ne veut pas se prendre en main, il ne veut pas être l’endroit de l’enjeu. L’endroit de l’enjeu il le met toujours ailleurs, sur la femme, les enfants, sur le travail, sur les autres, la richesse, sur le sexe, mais il n’est jamais lui l’endroit de l’enjeu.

C’est pour cela que tant de disciples se croient être disciples, Dieu ne leur apparaît jamais. Parce qu’ils ne sont pas disciples, ils sont dans le rêve et dans ce rêve, ils projettent des tas et des tas d’erreurs, de notions fausses. Ils pensent qu’en priant, ils vont agiter la sonnette du Seigneur. En fait, ils ne font du bruit que dans leur propre monde.

Le disciple doit être avant tout détaché de lui-même, et lorsque tu es détaché de toi-même, tu es détaché de tout, puisqu’il n’y a que toi qui t’en attaches. Rien n’est capable de t’attacher. L’argent n’a pas de pouvoir en lui-même, la voiture non plus, la femme, les enfants non plus. Rien n’a de pouvoir en soi, chaque événement est neutre.

Par contre, si tu es attaché à toi-même, alors tu vas t’attacher à tout. Plus il y a en toi une énergie d’attachement, en vivant cette énergie d’attachement elle va t’attacher à tout ce qui traîne et pas simplement à ta voiture ou ta maison, mais à tout ce qui fait ta vie, la longueur de tes cheveux, celle de ton pantalon, la grosseur de ta poitrine, la longueur de ton sexe. Ce qui fait que tu seras très fier d’avoir un sexe abondant si tu es un homme, et la femme sera très fière d’avoir des fesses rondes. Tous les attachements viennent d’un seul attachement, celui que l’on voue à soi-même.

Je m’aime, et que je m’aime beaucoup, moi. Moi je m’aime et je veux être le bon disciple qui fait le bon choix.
Lorsque l’on ne fait pas le bon choix, je me déteste, je ne peux plus me supporter, je ne peux plus me voir dans un miroir. Je suis stupide, idiot, je ne dis jamais le mot qu’il faut, et voilà que commencent les complexes, les traumatismes, tout ce qui va avec l’infériorité.

Tandis que si j’ai l’occasion de me trouver beau et beau parleur surtout, je cours vers le complexe de supériorité. En faisant cela, je suis une âme prisonnière. Même si je gagne toutes les épreuves du cosmos, je reste dans l’illusion, parce qu’il y a un pieu auquel je reste attaché, c’est le moi.

Moi, Oh ! qu’il est beau ce moi. Regardez-le, mais ne vous identifiez pas à lui. Regardez-le comme vous regarderiez un vêtement. Parce que si vous regardez votre moi en pensant que c’est ce moi que vous allez rencontrer, vous allez avoir honte de voir ce qu’il y a à l’intérieur et l’expérience sera ratée. Si vous avez peur d’aller vers lui, peur d’avoir honte, c’est encore le moi qui va regarder une autre partie du moi. Et quand deux moi se rencontrent, qu’est ce qu’ils se racontent : des histoires de moi qui n’en finissent pas.
À tel moment tu as été beau, à tel autre moment tu as été vilain. Bon, faisons la paix et ne pensons qu’aux beaux moments. La réconciliation des deux parties du moi ne fait pas le bonheur. Non, pas du tout, cela ne fait pas non plus la spiritualité, cela fait de la paresse, de la permissivité.

Qu’allons nous faire pour bien regarder ce moi, parce que c’est de lui qu’il est question lorsque l’on parle d’illusion, d’identification. Pour marcher vers le réel, pour marcher vers Dieu, pour remporter tous les choix, chaque fois qu’il y a un puissant discernement à faire, c’est de lui qu’il faut tenir compte.

Qu’est-ce que ce moi ? On va regarder profondément ce moi, pour ceux qui sont d’accord. Je vous propose de vous contempler avec le petit instrument qu’ont les sous-marins, le télescope. Mais vous n’allez pas le faire regarder à l’extérieur, toujours plus haut, mais au contraire vous allez le renter en vous-même. Vous regardez à travers la petite lentille, vous descendez petit à petit en vous, gentiment à l’intérieur de votre corps et vous arriver tranquillement au plexus solaire.

Dans ce plexus solaire, il y a toutes vos émotions, toute votre mémoire, tout ce que vous avez réussi ou manqué. Regardez toutes les notions et les données qui sont entassées. Regardez tous ces livres empilés les uns sur les autres.

Prenez le premier livre, il parle de votre petite enfance. Regardez qu’à six ans vous étiez en train de courir dans la nature, vous trébuchez et vous vous faites une vilaine cicatrice sur le visage, cicatrice que vous avez toujours aujourd’hui.

Donc, comment maintenant je vais interpréter ma cicatrice. Maintenant, ma cicatrice me paraît qu’un jeu d’enfant, d’un enfant qui est tombé et qui en a gardé un souvenir marqué. Mais cela est marqué iniquement dans le livre. Il pourrait y avoir à la place un grain de beauté. Mes idées, mes pensées feront la différence.

Prenons un autre livre et voyons ce qu’il y a à treize ans, puis à quatorze ans, voyons ce qu’il y a eu hier lorsque je suis sorti du travail, ce qu’il y avait ce matin lorsque j’ai dit bonjour à mon voisin, à mon mari, à ma femme, à mes enfants. Vous vous apercevez que sur ces livres sont notées toutes les actions, les réactions, toutes les émotions, les idées reçues, les idées conclues. Et vous vous apercevez que ces livres sont une vaste mémoire.

Qu’allez-vous faire avec cette mémoire ?
Asseyez-vous au milieu de tous ces livres dans cette vieille cave.
Puisqu’il n’y a que mémorisation, qu’écriture, est-ce que vous allez plus longtemps vous laisser programmer, guider par ces écritures ?
Est-ce que vous allez continuer à être vécus par ces écritures qui ont été écrites il y a fort longtemps, qui ont été écrites à un moment où en fait on aurait pu écrire autre chose, si l’on avait eu la connaissance que l’on a aujourd’hui, la maturité d’aujourd’hui.

Alors pourquoi avec l’assurance d’aujourd’hui, la connaissance d’aujourd’hui est-ce que l’on se laisserait abêtir par ces écritures qui ont été écrites il y a vingt ans, trente ans, à ces époques où on n’avait pas toute l’expérience d’aujourd’hui.

Il faut savoir se débarrasser des anciennes écritures. Si aujourd’hui on se trouve performant, cette performance va se trouver entachée par l’incapacité que l’on a inscrite autrefois. C’est ce qui fait que, sur le chemin, le disciple se sent retenu en arrière par un vieux complexe, un vieux traumatisme, une vieille idée, une vieille appréhension. Sans cesse il a des poids qui le retiennent et qui l’empêchent de vivre véritablement libre. Libre, voilà encore un principe de base : Liberté. La Réalité c’est la sœur de la liberté.
On ne peut pas aller vers la réalité si l’on ne s’est pas libéré des vieilles écritures et de bien d’autres choses dont je vous parlerais et dont j’ai déjà parlé.

Libération, c’est ça la réalité, mais se libérer de quoi ?

Se libérer tout ce à quoi on a cru et de tout ce à quoi on va croire demain.
Voilà un autre piège, croire. Je crois en Dieu, je crois en tous les Maîtres, je crois dans la spiritualité. Qui te prouve qu’elle existe ?
As-tu rencontré un Saint homme ?
Tu en as peut-être entendu parler, mais est-ce que tu l’as vu, est-ce qu’il t’a parlé, est-ce qu’il t’a fait faire une expérience ?
Est-ce que tu l’as vu lui-même en expérience, est-ce que tu as eu une expérience avec lui ou hors de lui ? Non.

Alors comment peux-tu m’affirmer que la spiritualité existe ?
Tu vas me dire que c’est qu’en même parce que les sages ont raison quand ils affirment quelque chose, et puis j’ai l’intuition que ça existe.
D’accord, voilà que tu arrives avec d’autres concepts qui non rien à voir à cette place, l’intuition.
Quelle intuition, basée sur quoi ?
Quelle est ta connaissance du monde et de la réalité ?

Ta connaissance du monde, c’est le travail, c’est la douleur, c’est l’enfantement difficile, ce sont tes problèmes de fin de mois. Alors qu’est-ce que tu vas m’inventer à propos de l’intuition ? Le rêve, le rêve des anges, le rêve d’un monde éthéré, d’un monde parfait, d’un monde où la douleur s’arrête. C’est ça ton intuition, c’est en fait de l’espérance.

Tu n’es pas intuitif quand à la spiritualité, ce n’est pas vrai, tu te mens à toi-même, tu ne l’as jamais vu. Mais tu espères qu’elle existe et tu pleures. Tu me cries : ne m’enlève pas cette espérance. Si je n’ai plus d’espérance je ne suis plus rien, je ne sais plus où aller, je ne sais plus qui est Dieu, je ne sais plus s’il existe vraiment, et qui suis-je moi-même, où est-ce que je vais, où est-ce que je dois aller.

Voilà que sans espérance tu n’as plus de vie. Mais si c’était une vraie espérance je n’aurai pas pu la souffler comme la flamme d’une bougie. C’est là, que je te démontre que ton espérance n’est pas l’espoir de l’âme, la foi. C’est de la croyance. Je crois en un monde meilleur.

Et tu l’espères pourquoi ?

Comme je te l’ai dit tout à l’heure, toute chose blanche engendre un noir et un noir engendre un blanc. Donc si ta vie est douloureuse, ou si ta vision de la vie est une vision de douleur, tu vas forcément par projection imaginer un monde qui va devenir meilleur, ou qui est déjà meilleur parce qu’il est le monde de Dieu.

Qu’en sais-tu si le monde de Dieu est différent de celui des hommes, tu ne l’as jamais vu. Donc tu ne peux rien affirmer. Tu ne peux rien t’affirmer à toi-même. Tu es dans le vide suspendu, inconfortable, en pleine terreur métaphysique.

J’aime bien que tu sois comme cela. J’aime bien que tu sois sans plancher, sans toit, sans paroi. Pourquoi ?

Parce que tu meurs à toi-même, c’est le chant du cygne. Tu meurs, tu n’arrives plus à croire, parce qu’il n’y a rien à croire. Non pas parce qu’il n’y a rien, mais parce que ce que tu crois pour l’instant n’est pas la vérité.

Tu meurs à ces vieilles fois, à ces anciennes croyances, ces vieux motifs, ces archaïsmes coincés, étroits, qui te font juger les autres hommes boiteux ou paralysés. Qui te font avoir la langue rapide et très déliée pour juger ton frère sur son niveau intellectuel ou sur l’épaisseur de sa destinée. Très vite, tu utilises la connaissance du karma pour fouetter les autres. Et celui qui a du malheur, tu en rajoutes en te disant : avec toutes les épreuves qu’il a celui-là, c’est qu’il a sûrement été quelqu’un de très mauvais dans une autre vie.

Mais qu’en sais-tu, il a peut-être été quelqu’un de meilleur que toi, plus fort que toi. Alors pour accélérer sa purification il a choisi de nombreuses épreuves qui n’ont rien à voir avec son karma, mais qui sont juste des moyens d’accélérer sa purification.

Et toi, parce que tu as une petite connaissance sur le karma, le choc en retour, tu identifies tous les gens malheureux à d’anciens monstres qui sont en train de payer la note.
La terreur métaphysique est une bonne chose, être suspendu dans les airs sans plus aucune idée ou pierre pour se reposer, c’est l’endroit où tu es en train de te renouveler. Phénix engendre-toi de nouveau.

Et maintenant quels sont les principes depuis ce point.

Maintenant d’une manière épurée contemple de nouveau les concepts dont je viens de parler. Maintenant regarde dans ton cœur : Liberté, Réalité, Discernement, Détachement. Vois comme chaque chose a pris sa juste place et si tu n’y es pas arrivé, ce n’est pas grave, petit à petit tu y arriveras. Sois patient et volontaire. Je n’ai pas dit plein de foi, je n’ai pas dit plein de croyance. J’ai dit volontaire.