L'état d'être 2/3

Psychologie Cosmique

26-05-89

L’Éternel a horreur des astrologues, devins, médiums.
Comment interpréter cette citation biblique.

L’état d’être 2/3


( fin de 1/3 )
........faites méditer votre esprit sur un autre objet et ainsi vous verrez que petit à petit, sans aucun mal, et sans aucun effort martyr sur vous-même, vous allez pouvoir vous détacher de ce que vous appelez les vices, les bas instincts de la nature humaine.
( suite de 1/3 )

Il n’y a rien de mal en soit, et le fait de méditer toute sa vie sur le sexe, n’est pas quelque chose de critiquable. Si cela vous rend heureux tant mieux, mais nous savons que cela ne fait pas le bonheur de l’homme. Et si vous venez, donc, nous demander comment être heureux et comment être épanoui, nous devons vous dire que méditer là-dessus ne représente pas l’apothéose de la vie humaine. Essaie donc, essaie d’aller voir un peu ailleurs et notamment du côté du service, du côté de la bonne humeur, du côté de la création, même si tu ne fais simplement que de petits ouvrages, de petites peintures, vêtements ou broderies, peu importe, crée, fais quelque chose.
Si tu investis ton énergie dans cette chose, sans avoir fait aucun effort, tu pourras constater au bout de quelque temps que ton esprit ne sera plus en méditation sur le sexe, mais que ton esprit va méditer sur l’axe de la création. Cela est possible parce que c’est la même énergie qui est à la base des deux phénomènes.

Donc, pour celui qui veut méditer et qui veut apprendre à méditer véritablement, je lui dis que la méditation ne vaut rien s’il n’essaie pas de vivre dans un état méditatif toute la journée.


Qu’est-ce que je veux dire par état méditatif ?

Je veux dire que l’individu doit prendre soin de l’investissement qu’il fait de son esprit, qu’il doit donc choisir méticuleusement les objets vis-à-vis desquels il compte s’investir, puisque la nature de son esprit veut qu’il soit en méditation sur les objets.
Et si un jour, donc, à la suite d’une action de son voisin ou d’un collègue de travail, vous vous trouvez en grande colère, en grande irritation et que vous voulez vivre cela de façon alchimique, comment allez-vous faire ?

Je ne vous dis pas de cesser votre colère, de vous juger en vous trouvant si peu spirituel que vous avez failli et que vous êtes tombés dans la colère. On arrête les critiques, on arrête de se regarder le nombril, car ceux qui se trouvent petits, laids, inférieurs, pas évolués, sont des gens qui commettent le même acte narcissique que ceux qui se trouvent beaux, grands, divins. Simplement c’est un narcissisme négatif.

Alors, que ce soit pour se donner des caresses ou se donner des baffes, on arrête de se regarder le nombril. Je ne suis ni beau, ni laid, je suis moi, et ce que je suis, Seigneur, je te l’offre, je te donne tout cela, tout entier, fais-en ce que tu veux.

Qu’allez-vous faire avec cette colère ?

Il faut tout simplement concevoir cette irritation comme une somme d’énergie. Lorsque vous êtes en colère vous remarquez que vous débordez d’énergie, vous êtes bouillonnant d’énergie, le sang circule partout, les joues deviennent rouges, la poitrine s’essouffle, les cheveux se hérissent, les oreilles chauffent, et l’on vit profondément cette colère. Je vous demande, puisque vous avez réussi à réveiller cette formidable énergie, ayez l’intelligence de vite l’investir ailleurs et sur un point positif. Donc, il va vous falloir passer très vite du noir de la colère au blanc de la joie.

Comment faire ?

Soit, vous prenez l’entier de cette énergie pour concevoir de suite un projet. C’est ce que vous faites souvent sans vous en apercevoir.

Vous avez un projet et vous vous trouvez paresseux, vous laissez languir la chose, vous ne savez pas par où commencer, vous ne savez pas exactement comment faire, et le temps passe, le temps passe et vos amis qui attendent vous le reprochent, vous traitant de paresseux.

À ce moment-là, la colère monte en vous et vous donne toute l’énergie qu’il faut, et en deux heures, vous faites ce qu’en trois mois vous n’avez pas fait. Vous le savez, vous l’avez expérimenté et puisque je prends un exemple que vous avez expérimenté couramment, vous comprenez ce que je vous dis. Lorsque je vous dis prenez cette énergie et faites-en une énergie de création et d’exécution instantanée, car, c’est le même feu. Bon, bien sûr, il y aura un peu de colère, mais ça, c’est simplement un peu d’humeur qui traîne ; l’énergie, elle, aura été pleinement investie dans la création de la chose.

Donc, lorsque vous vivez cette grosse colère dont je parle et admettons que vous n’avez pas de projet dans lequel l’investir, c’est immédiatement éclaté de rire. Mais vous pouvez me dire : Grand Frère, je suis en colère, comme tu viens de le dire, je suis immensément, profondément en colère, alors comment veux-tu que je rie, comment veux-tu que je fabrique un éclat de rire en moi, c’est impossible?

Alors je te réponds, puisque tu me dis que c’est impossible.
C’est vrai, c’est certain, il est absolument impossible pour toi de sortir de cet état. Si avant même d’avoir commencé tu trouves que c’est impossible parce que les choses sont contraires, et bien, je te conseille de sortir de la salle et d’aller boire en mon honneur ou de prendre une glace. Tu auras mieux occupé ton temps, plutôt que de venir m’écouter.
Alors soyons sérieux. Essayons, toi et moi, de te considérer comme un être intelligent et j’admets comme tu dois admettre que tu arrives à comprendre les contraires dont je parle et que tu sais parfaitement passer de la colère à la joie.

Essaie, et pour te donner une indication, je te dirais que tu ne dois pas t’attendre, aussitôt après ton état de colère, à un grand état de joie intérieure. Je te dis simplement essaie de rire, même si au début ton rire est pincé, même s’il est noir, très amer, même si tu ne penses qu’à une chose, c’est d’aller donner un grand coup de pied au derrière de celui qui t’a irrité. Ris quand même, et tu verras qu’en quelques secondes, ou, en quelques minutes, si tu es un peu lent, tu vas rire non seulement du coup de pied au derrière de celui à qui tu rêves de le donner, mais tu vas rire de la vie entière et tu diras en donnant des coups de pieds à toutes les poubelles sur le trottoir, mais qu’est-ce que la vie est bête, mais qu’est-ce que la vie est légère !

Et comme celui qui se promène avec la veste sur l’épaule, tu trouveras que la vie est comme un grand champ de blé et tu mettras une marguerite dans ta bouche et tu riras en pensant à tous les hommes qui essaient de comprendre ce qu’est Dieu lorsqu’ils étudient dans les temples. Tu riras, en entendant tous les hommes parler dans les universités à essayer, par de vaines équations, de comprendre ce que sont les énergies de l’univers, ce que sont le temps et l’espace. Grand mystère…!

Tu riras de tout cela et tu marcheras dans la ville comme un homme libre, un fou, c’est certain, mais comme un homme libre avant tout!

Et cette illumination à qui tu la devras ?

À quelque chose que tu ne soupçonnais pas, à quelque chose que tu reléguais même à l’enfer et que tu jugeais bonne juste pour le diable ou pour la nature inférieure de l’homme. Ton illumination, tu la devras à ta colère, et là, il y a une grande sagesse. Si tu ressens la sagesse dont je parle, alors, tu t’arrêteras, et en pleine ville, tu loueras le mal qui existe parce qu’il révèle le bien. Tu ne seras plus l’idiot boursouflé de sa science ésotérique, ou de sa morale religieuse ou sociale, qui dit ceci est bien, ceci est mal et je déteste ce qui est mal et je prône ce qui est bien. Tu ne seras plus l’idiot qui pense que Dieu viendra à grands coups de tonnerre, et avant que vienne le nouvel âge, il séparera les bonnes âmes des mauvaises, et comme cela, on sera entre braves gens et on se regardera le nombril pendant encore deux mille ans.
C’est cela que pensent les gens de petite conscience. Et quand je dis de petite conscience, ce n’est pas par moquerie, ni même par jugement, c’est par douleur. Car ces gens que nous pouvons nommer de petite conscience sont pour nous une douleur. Non pas parce qu’ils sont le contraire de la lumière, mais parce qu’étant la lumière ils se perpétuent dans son contraire et là, est la douleur.

Si les hommes étaient tous des diables et que cela était leur fonction, leur principe, leur essence, nous les trouverions très bien, et ils seraient très heureux eux-mêmes d’être diaboliques. Mais le principe de vie de l’homme est d’être la lumière, est d’être la plénitude, la fertilité de Dieu. Alors lorsqu’il vit mesquinement, cet homme, qui est la lumière, déclenche la douleur non seulement dans sa vie, mais dans la vie du cosmos tout entier. Pourquoi ?

Non pas parce que le cosmos compatit et qu’il souffre avec lui, mais parce que l’homme est une partie de l’univers. L’homme est une étincelle dans cet univers et lorsqu’une partie de l’univers a mal, l’univers a mal et lorsque des millions de parties de l’univers ont mal, c’est toute une zone de l’univers qui est en souffrance.

Vous n’existez pas comme cela sur la terre, et hop ! On envoie l’ascenseur, on injecte l’âme dans le corps et le petit homme fera ce qu’il peut pour vivre. Ce n’est pas cela, la réalité du monde et de la vie.
La réalité est que le cosmos est un Tout, et ce Tout existe parce que vous existez. Il n’y a donc pas le cosmos d’un côté en haut, et les âmes à faire évoluer en bas. Et arrive qui peut au paradis…

Regardez comment est composé votre corps et vous comprendrez ce que je veux dire. Regardez comment une cellule après l’autre ces cellules forment un tout, forment un organe, un cheveu, un œil et le corps tout entier. Et quand une cellule vit mal, on peut dire que c’est le corps qui a mal, parce que la cellule est le corps et une partie sensible du corps. Donc, l’univers n’existe que parce que vous tous existez.

La vie est une vie collective. C’est une cellule mise après l’autre, c’est un composé, et votre âme est le composant. C’est pourquoi, il ne faut pas imaginer qu’il y a l’univers d’un côté, le cosmos, le paradis d’un côté, et le pauvre petit homme de l’autre. Vous existez déjà dans le cosmos, vous y êtes, vous en faites partie. Ce n’est pas par idéal philosophique, c’est un principe de vie, d’existence. La seule différence ou le seul problème, c’est que vous n’êtes conscient que de la petite partie d’activité que vous pouvez avoir sur la terre. Mais, vous n’avez pas conscience de l’activité globale que vous pouvez avoir dans l’univers. Alors, si vous limitez votre vérité à ce que vous pouvez voir, comme Thomas, alors la vie sera aussi pour vous très limitée. Automatiquement, votre esprit sera très limité, votre éternité sera remise en cause et vous allez croire à la mort.
Si vous êtes un peu plus développés, que vous ne croyez plus à la mort, vous en aurez peur quand même, et vous vous direz qu’elle soit le plus tard possible et  sans douleur.

Si vous ne croyez que ce que vous voyez, votre monde sera ce que vous voyez et votre douleur aussi. Elle sera d’autant plus grande qu’existe une large partie que vous ne voyez pas. L’angoisse c’est ça. L’angoisse ou la crise existentielle, le mal de vivre ne vient que de cela, ne vient que de la partie de l’existence que l’on ne voit pas. Alors le petit bout d’existence que l’on voit ne suffit pas, et c’est normal, parce que l’homme sait même inconsciemment que la vie ce n’est pas cela, ce n’est pas que ce petit bout. Beaucoup de gens se disent dans leur crise de désespoir : qu’est-ce que c’est que cette vie ?

Je tourne en rond, je travaille, je dors, je mange, je fais des enfants. Forcément, si l’on ne voit que cela, c’est une détresse épouvantable, il y a de quoi devenir fou, il y a de quoi courir se suicider, et certains le font.
Cependant, si les hommes étaient suffisamment éduqués et s’ils acceptaient suffisamment de s’ouvrir et commencer par le principe de la confiance et croire même en ce qu’il ne voit pas, alors leur vie deviendrait magnifique. Non seulement ils seraient conscients de leur éternité, mais seraient aussi investis, tout inondés d’amour.

Pourquoi les hommes manquent-ils d’amour ? Réfléchissez un instant à cela en considérant tout ce que je viens de vous dire.

Les hommes ne manquent pas d’amour parce qu’ils n’ont pas d’amour en eux. C’est faux. En tout homme existe l’amour et vous le voyez bien, vous dites que même chez les méchants il existe une étincelle d’amour. C’est ce qui fait que le méchant qui frappe sur son voisin, un jour, va embrasser un enfant qu’il croisera dans la rue. On se dira, il n’y avait pas que du mauvais en lui.

Pourquoi ce genre de comportement existe-t-il ?

Le manque d’amour ne vient donc pas de la non-existence de l’amour en l’homme. Il faut savoir que toutes les valeurs de la divinité, toutes les valeurs de l’âme sont complètement sclérosées, parasitées, entravées, dès que la conscience de l’individu se centre sur un niveau de vie trop petit.
L’individu croit que la vie c’est d’essayer d’obtenir un métier, se défendre contre les autres, essayer d’obtenir le bonheur en choisissant bien un époux, une épouse, d’avoir de beaux enfants, que l’on va bien élever pour qu’ils ne donnent pas trop de soucis, pour qu’ils ne deviennent pas des marginaux ou des bandits.

Pour l’individu qui croit que la vie c’est cela, automatiquement, ses énergies divines vont se trouver sclérosées. Car la vie, ce n’est pas cela. Les énergies divines étant sclérosées, l’individu ne les reçoit pas et ne les recevant pas, il se sent faible, il se sent agressé. C’est alors qu’il vit le monde comme une véritable agression. Alors il est constamment en défense vis-à-vis des autres hommes, si bien que vous n’avez qu’à frôler le pare-chocs d’une voiture pour que cela déclenche une colère immense. Et c’est le conducteur de la voiture qui se sent touché. Il suffit que vous fassiez mine de dépasser quelqu’un dans une file d’attente, pour que cela déclenche une colère, une indignation. Tous les hommes sont agressifs de la sorte, les uns envers les autres, pas par manque d’amour, ça, ce n’est que l’effet second, mais par manque d’esprit. Comprenez la chose.

Ce qui fait qu’il ne sert à rien de critiquer les gens, de leur dire : tu es un être vulgaire, vil, tu n’es pas évolué, tu n’as pas d’amour, tu ne fais jamais de cadeaux, tu ne fais jamais un sourire, tu cries sur tout le monde, tu n’as pas d’amour et Dieu qui te regarde te demande si tu veux évoluer ?

Lorsque vous parlez de la sorte, vous parlez comme un ignorant. C’est certain que l’amour manque, mais ce n’est que l’effet second d’une chose qui manque avant tout, avant même l’amour, c’est l’esprit.

Donc, si vous voulez amener les autres à l’amour, si vous voulez dilater les autres à cet amour ou à toute autre qualité divine, attachez-vous à développer d’abord l’esprit de l’autre. Vous n’arriverez pas à lui faire émettre de l’amour, de la joie, de la conscience, de la générosité, si vous n’arrivez pas à lui apporter un autre esprit, à lui faire comprendre comment être un autre esprit, un esprit plus grand, plus ouvert. L’enseignement et l’alchimie commencent là. Cela ne commence pas à l’endroit des qualités que sont par exemple l’amour, la générosité, l’aspiration spirituelle. Ces qualités-là viennent en suite tout à fait naturellement lorsqu’un esprit plus grand s’est installé.

Autrement dit, vous ne pouvez pas critiquer un petit ruisseau de n’avoir qu’un petit filet d’eau, et vous ne pouvez pas lui dire et lui répéter : mais coule, coule, vas-y, utilise ta force, enlève les rochers et cela va forcément apporter un afflux d’eau et tu seras plein, tu seras Dieu. Vous pouvez enlever les cailloux, les rochers, vous n’augmenterez pas le volume d’eau, et surtout vous ne créerez aucune énergie, au contraire. Vous allez en faire simplement un filet d’eau qui stagne, alors que malgré tout, les petits endroits de rocher créaient des nœuds et donnaient du tempérament au ruisseau. Si vous enlevez tout, il n’y a plus qu’une platitude qui se languit et qui n’arrive même plus à aller jusqu’à la mer et qui meurt un jour dans une gorge un peu trop profonde.

Ça, c’est ce que font les gens qui tuent leur ego, leur astral, en se disant dans l’astral il n’y a que de basses émotions, tous les bas instincts de l’homme. Tuons, tuons l’astral, tuons l’ego, tuons la sexualité, la gourmandise, l’ambition, la créativité, tuons tout et que de cette platitude Dieu sorte.
Le problème et le grand désarroi de celui qui fait cela, c’est que Dieu ne sortira pas de cette platitude. Dieu est beaucoup plus présent et vivant chez celui qui fait les choses même si c’est par défaut. Dieu est beaucoup plus vivant, par exemple, dans celui qui a construit un temple par orgueil. Ce n’est pas spirituel de construire un temple par orgueil parce que l’on veut être le chef, le Roi. C’est vrai, ce n’est pas spirituel. Cependant c’est le défaut qui a permis une construction et cette construction va servir à des personnes pour être alimentées en spiritualité ou en connaissances. Tandis que celui qui ne veut être rien, parce qu’il croit que cela est la voie, celui qui se rend donc tout plat et inerte, ne fait rien pour le temple, ne fait rien pour ses frères, il est tout simplement à s’entraîner à être plat.

Que peut faire Dieu avec la platitude ?

Rien. Alors qu’il peut le faire même, s’il existe l’imperfection. Il fera davantage avec un être imparfait, mais qui bouge, qui investit et qui essaie de se transformer un peu. Car il faut quand même essayer de se transformer un peu. Il ne faut pas dire au Bon Dieu : j’ai plein de défauts, mais il paraît que tu les tolères. On ne peut pas passer ce genre d’accord avec Dieu, c’est certain, il faut quand même travailler sur soi, mais les défauts ne sont pas un obstacle, c’est ce que je veux vous dire.

Et cela vous est dit dans la bible. La parole dit : Dieu n’aime pas les tièdes. C’est ce que je viens de vous expliquer en disant que Dieu n’aime pas les plats. C’est pour cela qu’il vous faut garder confiance en vous-même. C’est pour cela que malgré tout ce que vous savez à propos de vous-même qui n’est pas encore clair, divin, pur, vous ne devez pas en faire des obstacles face à la divinité. Car vous qui vous croyez impur, du moment que vous avez l’amour et que vous avez le feu du service et de la transformation, Dieu agira à travers vous, plus qu’à travers le moine qui est en train d’égrener son chapelet en pensant qu’il doit créer une pureté plate comme un miroir.

Dans ce miroir, il se regardera un jour, et une fois de plus il n’y verra que lui-même, toujours pas Dieu. Alors que toi petit bonhomme qui es informe, avec tes puanteurs intérieures, avec ta bosse dans le dos, avec tes mains crochues, tu es là et tu pries Dieu et tu fais Dieu, tu le donnes et tu le partages. Je te le dis : toi informe et bossu, qui que tu sois, tu es plus près de Dieu que le moine qui prie. Je te le dis, c’est la vérité, je ne te mens pas. Tu es plus vivant que celui qui croit aimer Dieu et qui le contemple platoniquement dans le fond de sa cellule.

Tu n’as pas besoin d’être un moine, un être de perfection pour aller vers Dieu. Dieu te prend comme tu es. C’est au fur et à mesure que tu avances vers lui avec cette fougue, cet amour, ce partage que tu fais avec les autres qu’il te transforme et que, bossu, tu deviens un Roi. Et ceux qui riaient de ta bosse ne rient plus. Ils se disent : mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que nous avons fait ?

Qu’est-ce que nous avons dit, il n’était pas bossu, ce n’était qu’une apparence. C’était même un leurre pour nous montrer notre propre idiotie et notre propre laideur quand nous avons jugé et ri sur cet homme. Ce qui se passe à ce moment-là, c’est que la bosse qui disparaît de ton dos, grossit dans le dos de ceux qui se moquaient de toi. Et toi qui as le cœur pur, tu implores Dieu : Seigneur, ne leur donne pas la bosse que j’avais, j’en ai moi-même assez souffert, je ne veux pas qu’ils souffrent la souffrance que j’ai connue. Et Dieu te répond et te dit : ne t’inquiète pas, ils ne souffriront pas car ils ont déjà compris, mais seulement il faut qu’ils purifient les gestes qu’ils ont commis envers toi. Alors, pendant quelque temps, ils auront la bosse, mais ils ne la sentiront pas vraiment, car ils sauront que c’est par purification et pas par châtiment. À ce moment-là, tout devient clair pour celui qui est devenu Roi, comme pour ceux qui sont devenus bossus. Et le jour où ceux qui sont bossus retrouvent leur dos bien droit, ils disent qu’ils ont rencontré Dieu. Et ensemble, celui qui a été raillé et ceux qui ont raillé, constituent un nouveau temple.

C’est dans cet esprit que Jésus a dit :
Pardonnez-leur Seigneur car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Mais le Seigneur n’a rien entendu parce qu’il connaît la loi. Bien sûr, le Seigneur n’en a pas voulu à ceux qui ont fabriqué cette situation et qui amené Jésus sur la croix. Simplement une énergie avait été créée, et il fallait la purger. Et le tonnerre a éclaté et l’orage s’est déchaîné. Dieu en personne ne peut rien contre les énergies qui ont été déchaînées, créées par les hommes. Aussi puissant soit-il, il ne peut pas aller à l’encontre de la création humaine.

Pourquoi ?

Parce que l’homme est lui-même un Dieu, et il a donc droit de création même si sa création est mauvaise. Seulement, si sa création est mauvaise, elle n’apporte aucun fruit, elle n’apporte que des gros cailloux qui tombent du ciel et qui font d’énormes blessures, et c’est ce qui se passe. Et on appelle cela le karma. L’ignorant dit : Dieu a jugé, Dieu a châtié. Les Seigneurs du karma ont statué et ils ont rendu aveugle tel homme, tel autre infirme, tel autre impotent, ou déséquilibré mental, ou à tel autre une vie infernale où il sera assassiné, violé.

Les hommes de petit esprit se disent : si telle chose est arrivée à tel homme c’est parce qu’il l’a mérité. L’esprit de l’homme, même de l’homme qui se dit civilisé, est tellement superstitieux qu’il voit le châtiment de Dieu partout. Car c’est cela la superstition et on croit que la vision est juste, que l’argument est juste et repose sur une vérité fondamentale, l’ésotérisme, parce que celui qui dit cela fait partie du monde civilisé. Nous sommes capables de faire des équations, de calculer énormément, d’inventer des musiques extraordinaires, de comprendre même l’ésotérisme, et rempli de sa suffisance, l’homme ne s’aperçoit même pas que son esprit réagit comme celui des tribus les plus lointaines.

Car franchement, qui peut soupçonner que dire que tel acte ou telle situation est un châtiment de Dieu ? C’est faire preuve de superstition ?
Je suis évolué, je suis européen, je ne crois même plus en Dieu, alors vous pensez que la superstition je m’en moque. Grand Frère, tu es en train de te tromper complètement, je ne crois même pas en Dieu. D’ailleurs, je suis là uniquement pour voir si tu ne dis pas trop de bêtises. Je ne te crois même pas. Alors me dire superstitieux, moi, tu plaisantes.
Et pourtant je te le dis, tu es superstitieux. Tu es superstitieux lorsque tu dis que tel homme est bon parce qu’il a fait un acte bon, superstitieux lorsque tu dis que tel homme est mauvais parce qu’il a fait un acte mauvais, lorsque tu dis que le monde va mourir parce que les hommes ont tout dénaturé, parce qu’ils ont tout pollué, parce qu’ils ont fait de l’argent un monstre qui mange la société. Tu es superstitieux lorsque tu dis ces choses. Pourquoi ?

Tout simplement parce que tu t’en arrêtes à juger une situation, au lieu de savoir et d’admettre que la situation n’existe que parce que l’homme l’a créée. Cette situation existe parce que l’homme, qui est un Dieu, a droit de création. Simplement lorsqu’il crée et que sa création est mauvaise, il n’en retire que du mauvais.
Ne va pas plus loin, dans le jugement est la vérité. La vérité, c’est uniquement cela. Il n’est pas besoin de rajouter des valeurs morales, des valeurs de jugement dernier, ou des valeurs d’extériorisation de la hiérarchie, de venue du Messie et de retour du diable, juste pour embêter le Messie quand il revient, parce qu’il fallait bien lui faire un coup tordu au Messie, le diable devait être là. Ce qui fait que tout le monde est curieux, tout le monde cherche dans le monde où peut être l’antéchrist, car il est dit qu’avant le Christ viendrait l’antéchrist. Et pour être sûr que l’on approche de l’heure du Christ, on cherche l’antéchrist, car si je vois l’antéchrist, je suis sûr que le christ est derrière.
Et comme cela, l’esprit, le mental vacillent dans tous les arguments, dans toutes les sphères et c’est une folie insondable.

Tu récoltes ce que tu as semé, un point c’est tout.

Il n’existe pas plus de diable que de bon Dieu, il y a toi, toi et ta force, toi et ta puissance, toi et ton héritage divin, et par cet héritage divin le droit de création, toi et ton droit de création, toi et ta création.

Alors qu’ensuite, au milieu de tout cet apprentissage, pour savoir comment créer et que créer, si tu imagines un Dieu et puis un diable et puis un jeu entre les deux et puis l’ésotérisme qui va te sortir de là, les écoles initiatiques qui vont t’aider à juguler ce diable pour ne voir que le bon Dieu, c’est ton affaire. Mais en imaginant toutes ces choses, tu ne fais que perpétuer ton délire.

Je ne te dis pas que Dieu n’existe pas, au contraire, je te le dis : il existe. Seulement, ce que tu crois de lui et ce que tu crois de toi, lorsque j’observe cela, cela ne permet pas d’affirmer que Dieu existe, mais uniquement si je considère ce que tu penses à propos de Dieu et à propos de toi.

Alors, je te le dis, Dieu n’existe pas, et par là même, je te le dis, toi non plus tu n’existes pas. Tu es une nullité et sur ces chaises, il n’y a que des trous vides, de l’antimatière, des antiesprits. Si tu sais que tu existes et que tu affirmes chaque jour ton existence, il te faut aussi accepter que Dieu existe, mais pas comme un Dieu au-dessus de toi qui a déjà tout prévu et qui attend le dernier métro pour te rencontrer.

Dieu existe et n’existe que par toi. Ce qui fait que hors de toi il n’y a aucun Dieu. C’est pourquoi je te le dis : si tu comptes trouver Dieu hors de toi, tu ne le trouveras jamais.

Ce qui fait que si tu veux adorer un Dieu, tu te trompes. Ce qui fait que si tu veux t’asseoir une heure par jour en méditation pour envoyer tes énergies, plaire à Dieu et attendre qu’il vienne t’illuminer, tu te trompes aussi. Parce que Dieu n’est pas celui qui, là-haut, voyant tes efforts t’adombre de bénédictions et t’envoie un jour l’illumination, en disant : celui-là a bien travaillé, choisissons-le. Non!

En imaginant qu’il existe un Dieu en haut, un Père de tous les hommes, un Dieu qui châtie ou qui chérit, tu te coupes par là même des énergies qui vont te permettre d’évoluer. Je te le dis, Dieu n’existe qu’en toi, que par toi en tant que toi. Donc, tu es obligé, pour évoluer, d’être absolument authentique vis-à-vis de toi-même, d’être absolument pur vis-à-vis de toi-même, dépouillé de tout ce qui n’est pas véritablement toi-même. Tu es absolument obligé de retourner ton regard sur toi et de dire : mais aujourd’hui, qu’est-ce que j’ai fait de divin?

Puisque tu mets un Dieu là-haut dans les cieux alors qu’il n’y est pas, quand tu t’ouvres, quand tu médites, il est normal que tu ne reçoives rien, car tu envoies la balle là où il n’y a aucun mur pour la renvoyer.

Par contre, rentre en toi-même, ouvre-toi à toi-même et là, tu rencontreras la divinité. Je te le dis, Dieu n’est pas extérieur, il est intérieur. Si tu veux comprendre véritablement l’évolution, il faut méditer sur cette idée, profondément.